C'est là le résultat des négociations entamées par l'Ugta avec le patronat et les SGP. Les travailleurs du privé bénéficieront d'une hausse salariale allant de 10 à 25%. C'est le résultat de l'entrevue ayant regroupé, jeudi soir, le patronat et l'Ugta, une dernière ligne droite avant la tripartite qui se tiendra aujourd'hui. Après des allers et retours, l'Ugta et les patrons du secteur privé ont, en fin de compte, accouché du dinosaure. «En matière de salaires, les deux parties ont convenu d'une augmentation du salaire de base des travailleurs du secteur privé économique se situant entre un minimum de 10% et un maximum de 20%», soulignant qu'il faut «tenir compte des spécificités économiques et financières des différents secteurs d'activité», lit-on dans le communiqué officiel qui a sanctionné l'entrevue. Durant la semaine écoulée, soit samedi, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a encaissé un échec et mat après avoir jeté au coeur de la controverse salariale, une revendication de 20% de hausse. Ce qui a provoqué les foudres des patrons, y voyant une «provocation». Sidi-Saïd a été contraint de retirer sa réclamation. A l'issue du premier conclave, il a été question, tout d'abord, d'amender certains textes de la convention de branche avec le secteur privé. Et de procéder ensuite à l'installation d'un groupe de travail chargé de finir ce volet. Le feuilleton se termine, semble-t-il, avec un happy end. Les deux partenaires ont finalement trouvé un terrain d'entente. Cette augmentation sera rendue effective à l'issue des négociations de branche, avec effet à compter du 1er octobre 2006. Les négociations doivent se faire par branches, comme c'est le cas entre les SGP et les Fédérations dans le secteur économique public. Les patrons n'étaient pas partants pour une augmentation de 20% pour l'ensemble des salariés. Après examen et amendement de la convention de branche, une mission que se collait une commission spéciale patronat/Ugta, il a été décidé de passer à une augmentation de 10 à 20%, suivant les catégories professionnelles. C'est en fait le juste milieu des deux propositions faites par, d'un coté l'Ugta et de l'autre le patronat. La Centrale syndicale avait proposé une hausse de 20%, tandis que les patrons ont proposé seulement 10%. Ces derniers prétextaient que la nouvelle politique salariale devra prendre en compte les équilibres budgétaires de l'entreprise et l'évolution des catégories professionnelles et sociales. Ce qui veut dire qu'un accouchement salarial aussi prématuré pourrait constituer un véritable danger pour l'entreprise. Avant de rencontrer le patronat, l'Ugta a endossé, lors d'une réunion avec ses fédérations, le projet du pacte économique et social. La réunion, à en croire Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des affaires générales, a «consacré le choix pour lequel a lutté l'union, depuis les années 1990, en endossant le projet de pacte économique et social qui sera signé lors de la tripartite». L'Ugta retrouve son sourire. Les travailleurs du secteur économique public bénéficieront aussi d'une hausse salariale se situant entre 20 à 25%. Une décision qui concerne toutes les EPE (entreprises publiques économiques), se référant à la déclaration faite, jeudi soir, par le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Abdelmadjid Sidi-Saïd. C'est l'effet d'un autre bras de fer aussi titanesque avec les Sociétés de gestion des participations (SGP), une bataille qui perdure depuis le mois d'avril dernier. Pour ce qui est des «entreprises publiques déstructurées», Sidi-Saïd a fait savoir que son syndicat «a pu avoir une fourchette d'augmentation de 5 à 10%». C'est une prudence qui, selon lui, permettra de préserver l'emploi et la survie de l'entreprise. Cette hausse sera effective à compter du mois de septembre ou d'octobre, d'après Sidi-Saïd. Une autre rallonge est accordée aux fédérations en perte de vitesse dans leurs pourparlers avec les SGP. La date butoir est fixée cette fois-ci pour samedi matin. Aucune heure supplémentaire ne sera accordée aux traînards, car le soir de la même journée le trio gouverne-ment/patronat/Ugta retrouveront la table de la tripartite. Une rencontre au sommet qui devra étudier les conventions de branche avec les SGP et le patronat, approuver le pacte national économique et social, mais surtout une éventuelle révision à la hausse du Snmg.