Attendus depuis des mois, les travaux de la treizième session tripartite entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat débuteront demain, à la résidence d'Etat El-Mithak, à Alger. Outre la délégation du gouvernement qui sera dirigée par le Premier ministre prendront part à cette rencontre- l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprises (SEVE), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), l'Union des entrepreneurs publics (UNEP) et une délégation des Sociétés de gestion des participations de l'Etat. L'ordre du jour est chargé. Plus de six dossiers seront examinés. La tripartie abordera les récents développements économiques sur la scène nationale, notamment l'état de l'économie nationale face à la crise internationale, la loi de finances complémentaire, la mise à niveau des entreprises et la relance des entreprises économiques viables. Le gouvernement remet sur le tapis la question de la prise en charge des allocations familiales et souhaite que les entreprises partagent cet acte de solidarité avec l'Etat. Les opérateurs, de leur côté, estiment que les charges supportées par les entreprises -sont déjà lourdes- et obèrent leur compétitivité. Les négociations s'annoncent rudes sur ce dossier. La tripartite devra également aborder l'évaluation et les perspectives du pacte économique et social. Le gouvernement, l'UGTA et le patronat -examineront dans ce cadre la concrétisation des objectifs définis dans le pacte-, la mise en œuvre de la contribution attendue des pouvoirs publics, y compris en matière de réforme du système bancaire et financier, d'assainissement de l'environnement de l'entreprise et du marché, de la lutte contre les activités informelles et d'accompagnement de la promotion de la productivité, de la compétitivité et de la création d'emplois- par une réduction du coût du travail- ainsi que des charges fiscales et sociales. Mais il sera aussi question de la contribution des autres partenaires du pacte économique, des travailleurs à travers l'UGTA, et des employeurs par le biais des organisations patronales. Pour rappel, lors d'une réunion d'évaluation, tenue fin décembre 2008, les partenaires sociaux (patronat et UGTA) et le gouvernement ont exprimé leur satisfaction quant à la mise en œuvre du pacte économique et social. Mais incontestable, c'est la question de la révision à la hausse du salaire national minimum garanti (SNMG). La revalorisation du salaire minimum est devenue une urgence pour un pays qui a la réputation d'être «un pays riche» en même temps que son peuple «est pauvre». Lors de la campagne pour l'élection présidentielle d'avril 2009, le président Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion d'un discours prononcé à Arzew, avait promis d'augmenter le SNMG -sans donner de précision- sur l'ampleur de la hausse. Si on suit la logique des dernières évolutions dans l'augmentation du salaire minimum, elle s'est faite dans des tranches de 2.000 dinars. Le prochain salaire, donc, sera au moins de 14.000 DA. Mais certaines sources parlent d'une hausse de 3.000 dinars pour atteindre 15.000 dinars. Insuffisant, pour les syndicats autonomes qui, malheureusement, sont exclus de cette rencontre. Une étude commandée par l'Intersyndicale de la fonction publique- estime que le salaire minimum garanti (SNMG)- suffit à peine pour couvrir une semaine de dépenses d'une famille de quatre personnes (parents et deux enfants). La même étude considère que les travailleurs qui perçoivent des salaires moyens (15.000 à 25.000 DA) ne peuvent subvenir à leurs besoins essentiels que pendant 10 jours. D'où- la nécessité, selon ces syndicats autonomes-, de porter le SNMG à 38. 000 DA.