Des millions d'Américains voteront aujourd'hui lors du fameux «Super Tuesday» pour choisir leur candidat à la présidentielle. Mais en raison du système particulier des primaires, nombre de ces voix compteront, pour ainsi dire, pour rien. Pour se voir remettre les clés de l'investiture, les candidats doivent en effet décrocher un certain nombre de délégués - et peu importe, au fond, le nombre exact de voix récoltées pour y arriver. A travers 15 Etats et un territoire, les électeurs américains voteront pour propulser des candidats vers l'investiture, ou au contraire doucher les aspirations de certains. Les primaires républicaine et démocrate se tenant tous les quatre ans dans le pays servent à élire les délégués qui se rendront ensuite à la convention nationale de leur parti. Ce sont alors ces délégués qui désigneront le candidat officiel. La plupart des 15 Etats qui tiendront des primaires pour le «Super Tuesday» attribuent leurs délégués sur le même principe: le candidat obtenant le plus de voix rafle la mise, et remporte tous les délégués de l'Etat. Une bonne deuxième place peut ainsi résulter en zéro délégué supplémentaire. Pour Nikki Haley, la seule candidate faisant encore face à Donald Trump côté républicain, ce système a réduit ses chances à quasi-néant, puisqu'il tend à avantager les favoris. L'ancienne gouverneure de Caroline du Sud a récolté 40% des voix dans cet Etat, mais n'a ajouté que trois délégués à son panier, contre 47 pour Donald Trump. Dimanche soir, Mme Haley a remporté sa première victoire dans les primaires, à Washington, la capitale des Etats-Unis, en obtenant 19 délégués. Avec 2.429 délégués pour le Parti républicain, Donald Trump doit en remporter 1.215 pour s'assurer la nomination. Il a gagné dans les huit Etats et territoires ayant déjà voté, et a donc déjà engrangé plus de 247 délégués, contre seulement 24 pour Nikki Haley. Lors du «Super Tuesday», plus d'un tiers des délégués du parti sont en jeu. L'ancien président domine tellement la course qu'il pourrait dépasser le nombre requis de délégués dès le 19 mars - même si le calendrier des primaires s'étend jusqu'à début juin. Le Parti démocrate a lui 3.934 délégués, mais le principe est le même. Joe Biden, dont l'investiture n'est a priori qu'une formalité en tant que président sortant, doit atteindre le chiffre magique de 1.968. Il a déjà remporté 206 délégués, et pourrait être assuré de sa nomination en mars. Le duel retour opposant Joe Biden à Donald Trump - le duo le plus âgé de candidats jamais investis - s'annonce donc comme la plus longue campagne présidentielle de l'histoire des Etats-Unis. La convention nationale républicaine se tiendra en juillet à Milwaukee (Wisconsin), tandis que la démocrate aura lieu en août à Chicago (Illinois). Les délégués valident également le choix du candidat d'un parti pour le poste de vice-président, généralement annoncé quelques jours avant la convention.n.