La situation est de plus en plus alarmante dans la mesure où le quotidien des riverains est intenable Le délabrement du réseau routier, la dégradation des infrastructures de base et le chômage galopant qui gagne continuellement la masse juvénile notamment, sont, entre autres, les problèmes dans lesquels se morfond la population des villages. La visite du wali de Tizi Ouzou, M.Hocine Mazouz, récemment, dans cette daïra sise à quelque 20km environ du chef-lieu de wilaya, a été une sorte d'occasion inouïe pour les habitants qui n'ont cessé de faire part de leurs préoccupations à ce dernier. La situation est de plus en plus alarmante dans la mesure où le quotidien des riverains est intenable, à en croire, bien évidemment, les représentants des villageois. Ainsi, M.Yafseh, du comité du village de Talla Amara, l'une des importantes contrées de cette division territoriale, a mis en relief la richesse de la région en matière de terres agricoles, mais, toutefois, ces espaces restent, hélas, selon lui, non exploités en raison des lenteurs administratives qui entravent, ajoute-t-il, les procédures allant dans le sens de bénéficier des facilités d'accès aux crédits agricoles auprès des banques. «L'administration n'a pas facilité la tâche aux agriculteurs afin de promouvoir ce secteur. Cela s'ajoute à l'absence des pistes agricoles. Un projet de 8 km a été inscrit depuis 1978, mais jusqu'à l'heure actuelle, il n'a pas encore vu le jour», a-t-il souligné, avant d'évoquer, par ailleurs, l'éventuelle possibilité d'ériger le village de Talla Amara en commune, à la faveur du prochain découpage administratif, et ce, compte tenu du nombre d'habitants qui répond amplement aux exigences de la création d'une municipalité. D'ailleurs, un document a été adressé au wali et dans lequel le comité de village a mis en exergue toutes les possibilités susceptibles d'aboutir à ce projet. Ce dernier, s'il venait à se concrétiser, permettra, à coup sûr, à la localité de récupérer la gestion de la zone industrielle. «90% des terres où est implantée la zone industrielle appartiennent aux familles de Tizi Rached, alors qu'aujourd'hui, cette zone est exploitée par la commune de Tizi Ouzou. C'est de l'ingérence», estime encore M.Yafseh. De son côté, le président du comité de village de Boussouel a axé essentiellement son intervention sur le phénomène de chômage endémique qui ronge la jeunesse, cette frange très sensible de la société. «Nous avons plus de dix usines dans notre daïra, mais nos jeunes restent toujours sans emploi. Plusieurs diplômés ont postulé pour un boulot à l'Eniem, mais ont été tous déboutés. On s'est même présenté en tant que membres de comité de village pour voir le directeur de l'unité afin de recruter nos jeunes, en vain, alors que quelques jours plus tard, on a appris le recrutement de 27 nouveaux travailleurs venus, dans leur totalité, des régions en dehors de la daïra de Tizi Ouzou. C'est, en quelque sorte, une ségrégation», a précisé le même intervenant qui a, sur un autre volet, soulevé le problèmes des pannes récurrentes de l'ordinateur et le manque de liquidités au niveau de la poste qui causent d'énormes désagréments aux usagers des guichets du CCP. D'autre part, sur le versant sud, plutôt sur les hauteurs de la région, notamment les villages Belras, Igounane et Agouni Djilbane, connaissent de moults problèmes. De prime abord, les villageois souffrent le calvaire en raison des sempiternelles chutes de tension, notamment à Ighil Oumechdal. Il s'agit, selon les habitants de ce patelin, d'un problème qui perdure depuis plus de dix ans. La galère des habitants de ce versant ne se limite pas à ce stade puisque même les pénuries d'eau potable sont toujours d'actualité et les robinets sont à sec des semaines entières. En outre, les bourgades en question ne sont pas dotées du réseau d'alimentation en gaz de ville. Par ailleurs, sur le versant nord de la région, et précisément à proximité de la vallée de Sebaou, les habitants appréhendent continuellement les accidents de la circulation qui guettent quotidiennement leurs enfants. D'ailleurs, pour rappel, à Timezguida, qui longe la RN12, l'on a enregistré un nombre important d'accidents de la route au point que cet axe routier est devenu, hélas, un vrai coupe-gorge. De ce fait, les citoyens demandent, urgence oblige, au wali de plancher sérieusement sur la question. leur souhait, en effet, étant l'installation d'une passerelle. Enfin, se montrant toujours disponible à prendre en charge les doléances des populations, de la Kabylie profonde surtout, le wali de Tizi Ouzou a exhorté tous les responsables locaux de la région à s'impliquer sérieusement dans la concrétisation des programmes de développement. «Certes, les problèmes sont immenses à Tizi Rached. J'ai eu à constater, à travers ma visite, beaucoup d'insuffisances mais j'ai aussi beaucoup d'espoir. On ne peut pas réussir le développement si on ne l'inscrit pas dans la durée. C'est une action continue. Les terrains sont indispensables pour réussir les programmes. Il faut reconstituer le portefeuille foncier des communes», a insisté M.Mazouz.