«Partout, quand on touche le fond, on finit par remonter. En Algérie, quand on touche le fond, on creuse!». Cette terrible phrase de l'humoriste Mohamed Fellag, est à se demander si elle n'exprime pas à merveille notre situation. Parce que vraiment, en ce moment, pour ce qui est de toucher le fond, on fait fort! Il suffit de jeter un oeil en ce début de Ramadhan sur le comportement grand-guignolesque de notre quotidien; au point que la lancinante question de savoir comment sensibiliser tous les Algériens contre la saleté, s'impose d'elle-même. La question demeure posée pour toutes les villes d'Algérie, à quelques exceptions près, qui sont encore sales par endroits. C'est le cas, notamment, de plusieurs quartiers de la capitale, même si Alger n'a pas l'apanage de la saleté. Malgré les efforts fournis en matière de propreté, des mouchoirs en papier sont encore jetés, n'importe où, par les enfants comme par les adultes. Dans ce registre, il n'y a pas que les mouchoirs en papier. Des sachets noirs salissent les artères et les terrains vagues, tout comme des crottes de chien et même de chèvres, des cannettes, des bouteilles...A titre d'exemple, dans la seule ville d'Oran, plus de trois tonnes de sachets plastique noirs ont été ramassés en une semaine. Il y a également les ordures ménagères qui continuent à être jetées en dehors des poubelles. Cependant la négligence et l'incivisme des habitants demeurent les premières causes de saleté des villes. En effet, les habitants ont pris l'habitude de jeter tout ce qui ne leur sert plus, n'importe où et n'importe comment. Aussi ne soyez pas surpris de voir en plein jour des Ovni vous tomber dessus. Ces objets sont souvent des détritus qui sont balancés des fenêtres par des ménagères, trop paresseuses pour se déplacer jusqu'aux poubelles. Et quand on daigne se déplacer jusqu'aux poubelles, les ordures sont déposées, à même le sol, près des réceptacles, mais jamais dedans. Normal, on ne vise jamais le trou. On n'a jamais été golfeur. Ce qui finit par constituer des mini-dépotoirs sauvages. Une aubaine pour les mouches et les moustiques qui y organisent leur festival. Et quand ces «messieurs propres» font grève. Le concert ne fait qu'accentuer. On commence alors à voir, partout, les immondices emplir les chaussées. Ce comportement est au demeurant répréhensible parce que nuisible. Il cause des désagréments, voire des maladies à ceux qui ont la malchance de loger près du lieu de dépôt des poubelles. Aussi un peu de civisme n'a jamais tué personne.