Les 670 exposants ont déjà transmis les listes des livres à exposer. Le règlement interne du Salon international du livre d'Alger (Sila), dont la onzième édition est prévue du 30 octobre au 10 novembre prochain, a été amendé. Il connaîtra, de ce fait, des changements considérables. «Les exposants étrangers, à la fin du salon, récupéreront les livres qu'ils ont exposés sans pour autant payer certains frais qui leur ont été imposés dans les précédentes éditions», a indiqué hier le président du Syndicat national des éditeurs algériens, M.Mohamed Tahar Guerfi. Celui-ci, lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne Ethaqafiya (culturelle) de la Radio nationale, a ajouté que les 670 exposants qui participeront à la nouvelle édition du Sila, ont déjà envoyé les listes des livres à exposer. Lesquelles sont actuellement sur les bureaux des ministères, respectivement, des Affaires religieuses, et celui de la Culture. Revenant sur la situation du secteur du livre en Algérie, le conférencier en a brossé un tableau qui n'est pas du tout reluisant. Néanmoins, à l'en croire, cette situation, que d'aucuns jugent de précaire, est due principalement à l'absence d'une réglementation fiable régissant le paysage éditorial en Algérie. «Ce qui cause d'énormes préjudices au secteur du livre en Algérie, c'est bien l'absence des lois» a révélé, non sans amertume, le représentant des 70 éditeurs algériens adhérés au Snel. Il a, en ce sens, déploré le silence radio ob-servé par le ministère de la Culture. «Nous avons déposé auprès de la tutelle, une série de suggestions et de propositions. La ministre de tutelle nous a promis d'étudier ce dossier et elle nous a promis par là même, d'élaborer une loi sur le livre», a indiqué M.Guerfi. Dans sa lancée, le conférencier poursuit: «A chaque fois qu'on s'enquiert du dossier on nous dit d'attendre. La première fois, on nous a promis que la loi sera adoptée au mois de juin dernier. Alors que le mois de juin a tiré à sa fin sans pour autant avoir quoi que ce soit; nous avons alors reformulé la demande, cette fois-ci encore on nous a promis d'adopter ce fameux projet de loi au mois de septembre dernier. Mais, malheureusement, à ce jour on n'a rien vu venir». A se demander, maintenant et à juste raison, en quoi consiste cette fameuse politique du livre dont ne cesse de parler la ministre de la Culture. Peut-on, en effet, encourager l'édition, construire des bibliothèques, et allouer des budgets alors qu'aucune réglementation ni loi régissant le livre ne sont élaborée? A propos de la piètre qualité du livre scolaire, confectionné par les éditeurs privés, le président du Syndicat national des éditeurs algériens a imputé cette lacune au ministère de l'Education nationale. «La tutelle nous a remis un travail et elle nous a chargés uniquement de la tâche de l'imprimer. Nous n'avons eu droit à aucun regard sur la matière ni la qualité que ces livres contiennent. Et ce n'est qu'après avoir terminé le travail que nous en avons constaté les lacunes dont tout le monde parle aujourd'hui», a conclu le président du Syndicat des éditeurs algériens, M.Mohamed tahar Guerfi.