Il perd 7% de sa valeur en une semaine et fait une petite incursion sous la barre des 58 dollars. Pour la première fois depuis huit mois, le prix du baril de pétrole s'est aventuré au-dessous de la barre des 58 dollars. Le prix du Brent, sur le marché de Londres a chuté jusqu'à atteindre les 57,78 dollars. Son cours le plus bas depuis le mois de décembre 2005 où il avait affiché 57,56 dollars. Le prix du baril de pétrole, après avoir perdu quelque 2 dollars lundi, a continué son inexorable descente aux enfers puisqu'il n'a cessé de reculer depuis. Le baril de Brent de la mer du Nord est passé mardi en dessous des 60 dollars sur le marché de Londres. En réalisant 59,57 dollars, il a pratiquement égalé son plus bas niveau depuis un semestre. Il cotait 59,32 dollars le 25 septembre. Mardi à New York, le baril du Light Sweet Crude pour livraison en novembre, perdait 80 cents lors des échanges électroniques du matin. Lundi, la perte de vitesse s'était déjà amorcée, en cédant 1,88 dollar, il perdait 23% de sa valeur depuis qu'il avait établi son record historique à la mi-juillet 2006 en affichant 78,40 dollars. Les réductions de production pétrolière décidées par le Nigeria et le Venezuela ne semblent pas vouloir tirer vers le haut le prix du baril de l'or noir. Ne représentant que 0,6% de la production réelle des onze pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Opep, la baisse, décidée par ces deux pays, qui ne représente que 170.000 barils/jour de leur production de brut, n'a pas produit l'impact escompté sur les cours du prix du baril. «Le marché reste focalisé sur l'abondance des stocks de fuel de chauffage domestique aux Etats-Unis et choisit d'ignorer les réductions volontaires de production par le Nigeria et le Venezuela», selon l'analyse d'un expert. Le marché, selon toute vraisemblance, étant bien approvisionné, c'est l'inquiétude d'une éventuelle baisse de la demande qui se profile. Le département américain qui devait publier hier son rapport sur les stocks de pétrole, focalise le regard de tous les investisseurs. De nouvelles hausses des stocks américains sont attendues. Les analystes misent sur une hausse de 1,5 million de barils des stocks de produits distillés dont le fuel de chauffage, capitaux pour la saison hivernale. La possibilité d'une sortie de crise du nucléaire qui oppose l'Iran aux Etats-Unis, l'ampleur des stocks mondiaux, semblent plutôt rassurer, un marché qui s'est peut-être enflammé un peu trop vite. Tandis que le regain de violence au Nigeria ne prête pas outre mesure à inverser ou à même envisager une tendance à la hausse. Cinq expatriés travaillant pour la compagnie américaine Exxon Mobil ont été enlevés mardi soir dans le sud du Nigeria. En attendant, les regards sont braqués sur les surprises que réserve la saison hivernale.