Le gouvernement a octroyé à l'enseignement supérieur une enveloppe supplémentaire de 72 milliards de dinars. C'est aujourd'hui qu'aura lieu l'ouverture officielle de l'année universitaire 2006/2007. Le coup d'envoi de ce rende-vous sera donné, à partir de la capitale des Aurès, Batna, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Du côté de la tutelle, l'optimisme est de mise. Cette année encore, l'on parle, avec insistance, «d'une rentrée qui se déroulera dans de bonnes conditions». Ainsi, sur 220.000 nouveaux bacheliers, l'université en accueillera 217.000. Avec ce nombre, et en soustrayant le nombre de nouveaux diplômés, estimé à 110.000, le nombre total d'étudiants que l'université algérienne accueillera lors de cette rentrée est évalué à 747.000. En observant ce nombre important d'étudiants, on se demandera, certainement, comment on compte prendre en charge cet afflux croissant d'année en année. A ce propos, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, se montre plus que jamais confiant. En effet, lors de la réunion qu'il avait organisée au début du mois d'août dernier, Rachid Harraoubia, chiffres à l'appui, a tenté tant bien que mal de brosser un tableau reluisant de la situation de son secteur. Ainsi, en termes d'infrastructures, le premier responsable de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a indiqué que son département réceptionnera, lors de la présente rentrée universitaire, 37.000 nouveaux lits, 24 restaurants, 83.000 nouvelles places pédagogiques et 21 bibliothèques. Aussi, le gouvernement, lors de l'adoption de la loi de finances complémentaire pour l'exercice 2006 a octroyé au secteur de l'Enseignement supérieur une enveloppe supplémentaire estimée à 72 milliards de dinars. Néanmoins, si en termes d'infrastructures, l'université algérienne va de mieux en mieux, il n'en demeure pas moins qu'en termes de ressources humaines, les choses vont de mal en pis. En effet, comme les précédentes rentrées universitaires, la présente s'ouvre dans un climat de grisaille et de suspicion. Car, et désormais c'est la tradition, chaque rentrée, ce sont les mêmes problèmes, voire les mêmes casse-tête qui reviennent comme un leitmotiv. La coordination des enseignants du supérieur va certainement rebondir. Déjà, les enseignants non contents des acquis qu'ils ont presque arrachés à la tutelle, ne comptent pas y aller de main morte pour «exhiber», derechef, la batterie de revendications à caractère socioprofessionnel. Le mouvement de grève qu'ils ont enclenché, et qui a paralysé 19 établissements universitaires à travers le territoire national, n'est pas complètement estompé. Les poursuites judiciaires entamées à leur encontre par la tutelle, ne sont pas encore retirées. Les salaires des mois de juin et juillet sont encore bloqués. Ces éléments sont déjà suffisants pour constituer un appui valable (?) pour les enseignants afin d'entamer un nouveau débrayage. De toutes les manières, l'Etat est appelé à intervenir efficacement afin de résoudre les problèmes dont souffre le secteur névralgique tel celui de l'enseignement supérieur. A défaut de quoi, on n'aura plus droit de parler de la fuite des cerveaux puisque nous ne savons pas gérer toutes les ressources humaines dont nous disposons et qui sont en train de disparaître dans la nature.