Cette mesure concerne pas moins de 600.000 logements sociaux répartis sur le territoire national et construits avant le mois de janvier 2004. Le gouvernement algérien semble bien décidé à venir à bout de la crise du logement dont souffrent les Algériens. En vue de consolider sa politique en la matière, le gouvernement propose de plus en plus de facilitations aux citoyens désirant acquérir un logement. En ce sens, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, a annoncé que le prix des logements sociaux sera réduit de près de 40% de leur prix actuel. Intervenant mercredi dernier, lors de la session plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux réponses des ministres aux préoccupations soulevées par les députés, le grand argentier du pays a précisé que cette opération s'inscrit dans le cadre de la politique du logement, entamée par le président de la République. Le ministre des Finances a souligné, en marge des travaux de cette session parlementaire, que cette mesure de baisse des prix concerne pas moins de 600.000 logements sociaux construits avant le mois de janvier 2004 et qui sont implantés sur le territoire national. Il a indiqué, à ce propos, que la vente des logements sociaux a été entamée après la promulgation, en 2002, d'une loi autorisant la cession de cette catégorie d'habitat. Il faut le dire, le prix des logements sociaux, tel qu'il est proposé actuellement, dissuade les plus audacieux. Et c'est cette raison même qui explique, en outre, la lenteur du rythme de vente de ces logements. Aussi, avec ces nouvelles mesures, que d'aucuns trouvent «salutaires», un grand nombre de locataires des logements sociaux pourront enfin passer au statut de propriétaires. Du reste, le marché de l'immobilier, en Algérie, connaîtra certainement une chute des prix considérable. En conséquence, des centaines de milliers de logements seront vendus d'ici peu. Ce qui permettra aux citoyens, à moyen terme, de pouvoir, enfin, acquérir un toit tant espéré. Un autre chapitre abordé par le ministre des Finances, est celui de la pauvreté que vit une frange de la population algérienne. A ce sujet, nombreux sont ceux qui estiment que le grand argentier du pays a terminé son intervention en queue de poisson. En effet, chiffres à l'appui, M.Medelci a indiqué que le taux de pauvreté, en Algérie, est en nette diminution. Poussant encore loin, il a affirmé que le nombre de pauvres en Algérie est passé de 240.000 personnes en 2000, soit un taux de 0,8% de la population globale en Algérie, à 137.400 personnes, soit 0,6% de l'ensemble de la population. Devant la contestation de ces chiffres par les députés présents, le ministre des Finances a précisé que ce taux est avancé suivant les critères définis par les Nations unies qui considèrent comme pauvre, toute personne qui vit avec moins de 1 dollar par jour. Il est à souligner que, quelques jours auparavant, rendant publics les résultats du dernier sondage réalisé par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (Anat), le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès, a affirmé que le taux de pauvreté en Algérie est de 5,6%. A la lecture de ces deux chiffres contradictoires, avancés, de surcroît, par deux ministres du même gouvernement, il y a quand même matière à questions. Par ailleurs, le ministre des Finances a indiqué que la loi organique réglementant la loi de finances sera effective à partir de 2009. «Nous sommes en train de l'appliquer, à blanc, depuis trois ans» a déclaré M.Medelci. Rappelons que cette loi oblige, à chaque fin d'année, tous les ministres à présenter le bilan de leurs secteurs. Au sujet des résultats de l'accord d'association signé et entré en vigueur le 1er septembre 2005, le ministre des Finances a souligné que le démantèlement tarifaire qui a touché des catégories de produits importés de l'UE ne s'est pas traduit par une invasion des produits européens. Bien au contraire, a-t-il fait observer, le niveau des importations algériennes effectuées auprès de l'UE a baissé de 7%. Il a, toutefois, indiqué que des négociations vont être entamées par le gouvernement algérien afin que cet accord puisse se traduire aussi par un engagement plus important en termes d'investissements des pays de cette région en Algérie.