La commercialisation du Saiflu est bloquée et celle de l'insuline rencontre des difficultés. Le président-directeur général du groupe Saidal, M.Ali Aoun a révélé, hier, l'existence de lobbies qui veulent casser la production du groupe. Le blocage dans la commercialisation du Saiflu et les problèmes rencontrés dans le remboursement de l'insuline sont les exemples présentés par M.Aoun, lors de son passage au forum de la Chaîne I de la Radio nationale. Sans mettre les gants, il a accusé certains responsables du ministère de la Santé d'être derrière le blocage de la commercialisation du Saiflu. Le département de Amar Tou n'a jusqu'à présent pas délivré de bons de commande à l'entreprise qui a produit 60.000 boîtes. M.Aoun dira avec fermeté que si «sa commercialisation demeure bloquée, le groupe procédera à son exportation» tout en exprimant son indignation envers le ministère de la Santé et celui du Travail. Ce dernier a informé le groupe du non- remboursement du médicament en question, une décision émanant, selon le directeur du remboursement, du comité technique de remboursement (CTR). Pour sa part, le groupe pharmaceutique Saidal s'est dit prêt, par la voix de son P-DG, à couvrir 25% de la demande nationale à des prix raisonnables, «à condition de recevoir une commande officielle de la part du ministère de la Santé puisqu'il s'agit de la santé publique». La durée de vie du Saiflu est de 5 ans. «Si nos produits ne se commercialisent pas sur le marché local, nous allons l'exporter. D'ailleurs, deux pays, sont déjà intéressés», a déclaré M.Aoun. Il s'agit en fait du Yémen et de la Libye qui ont demandé à Saidal de lui réserver une quantité du produit en question. Concernant l'insuline, dont la production a fait beaucoup de bruit, M.Aoun a tenu à éclaircir les choses à ce sujet. D'abord, il a insisté à démentir les informations parues dans la presse nationale qui a rapporté une soi-disant surfacturation du coût des équipements. Chiffres à l'appui, M.Aoun indiquera que le coût d'investissement de l'usine est de 13 millions d'euros dont 10 millions destinés à l'équipement assuré par le groupe IMA. Cette entreprise de renommée mondiale, a tenu à expliquer M.Aoun, n'est pas un intermédiaire du groupe, comme l'a rapporté le quotidien, mais un fournisseur! «Vu l'importance de l'usine nous avons lancé un appel d'offres pour l'achat de l'équipement et nous avons opté pour IMA», a-t-il déclaré en précisant que Saidal «a préféré avoir des équipements très sophistiqués au détriment du prix». Evoquant l'autre problème rencontré dans la commercialisation de l'insuline, le P-DG de Saidal a parlé des difficultés quant au remboursement. La commercialisation de l'insuline a été entamée en mai dernier, mais son remboursement n'a commencé qu'en juillet, alors que le problème réside toujours à Illizi et Tindouf. Pourtant, expliquera l'invité du forum, à 440 dinars, le CTR n'est pas obligé de se réunir pour décider de son remboursement, puisque le prix est inférieur au prix référentiel qui est de 500DA. M.Aoun estime toutefois, que le comité ne travaille pas dans la transparence et que ces décisions viennent souvent perturber la volonté du groupe. Une autre lacune a été évoquée, le refus des hôpitaux d'acheter l'insuline Saidal. «Pourtant, nous ne sommes jamais découragés par tous ces blocages et ces pressions», ajoutera-t-il. Preuves à l'appui, le groupe a réalisé une augmentation de 224% de ses bénéfices. Le chiffre d'affaires de Saidal au premier semestre 2006 a atteint 3,6 milliards de dinars, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de 2005. La production a également augmenté de 21% et les valeurs ajoutées de 25%. L'objectif du groupe est d'atteindre 7,2 milliards de dinars de chiffre d'affaires. A une question relative à la Bourse d'Alger, M.Aoun explique sa dégradation par le fait que sa création a été décidée politiquement. «Nous ne créons pas une bourse avec une décision politique mais avec des évaluations économiques du marché et de ses perspectives.» Il y a, selon lui, une rupture de confiance et l'Etat doit mettre la main à la poche pour indemniser les gens qui ont perdu de l'argent, afin de rétablir cette confiance et d'inciter d'autres entreprises à rejoindre la Bourse.