Aucun flacon d'insuline produit par Saidal n'a trouvé preneur depuis le mois d'avril. Le groupe Saidal ne s'est pas encore remis des dernières déclarations du ministre de la Santé relatives au contrôle des médicaments. «Ce qui nous gêne le plus c'est que le peu de confiance qui a été rétabli entre le malade et Saidal risque de connaître quelques perturbations», a déclaré, hier, le président-directeur général du groupe Saidal, M.Ali Aoun, en marge de la signature de la convention collective avec la coordination syndicale. Pour M.Aoun, le ministre de la Santé vient de remettre en cause la politique du générique engagée par le gouvernement. «Il nous met mal à l'aise vis-à-vis de nos clients africains et arabes», a-t-il déclaré. Le président-directeur général de Saidal a toujours dénoncé l'existence de lobbies qui veulent casser la production du groupe. Le blocage dans la commercialisation du Saiflu et les problèmes rencontrés dans le remboursement de l'insuline sont les exemples présentés par M.Aoun. Concernant le Saiflu, le département de Amar Tou n'a, jusqu'à présent, pas délivré de bons de commande à l'entreprise qui a produit 50.000 boîtes, selon M.Aoun. Il a déclaré, récemment, et avec fermeté que si «sa commercialisation demeure bloquée, le groupe procédera à son exportation» tout en exprimant son indignation envers le ministère de la Santé et celui du Travail. Ce dernier a, d'ailleurs, changé de position vis-à-vis du remboursement de cet antiviral, selon M.Aoun. Rappelons que le groupe a été informé du non- remboursement du médicament en question, une décision émanant, selon le directeur du remboursement, du comité technique de remboursement (CTR). Il y a deux jours, le même comité a décidé qu'il sera remboursable. Chose qui remet en cause, précisera M.Aoun, la compétence et la crédibilité du CTR. Pour sa part, le groupe pharmaceutique Saidal s'est dit prêt, par la voix de son président-directeur général, à couvrir 25% de la demande nationale à des prix raisonnables, «à condition de recevoir une commande officielle de la part du ministère de la Santé puisqu'il s'agit de la santé publique». La durée de vie du Saiflu est de 5 ans. S'agissant de l'insuline, M.Aoun s'est dit désolé qu'aucun hôpital n'ait pris l'insuline Saidal. «Ils favorisent les produits importés qui sont plus chers», dira-t-il avant de poursuivre: «Nous n'avons vendu aucun flacon depuis le mois d'avril». Le groupe fait face également à d'autres défis, entre autres, la concurrence avec les multinationales. M.Aoun a insisté sur le fait qu'aucun cadre n'a quitté Saidal pour rejoindre ces sociétés. Tous ces obstacles ne semblent pas décourager le premier responsables du groupe à développer son entreprise aussi bien en production qu'en matière de promotion des travailleurs. Ces derniers toucheront, en fait, une augmentation de 10% dans le cadre de la tripartite. M.Aoun a rappelé, à cette occasion, que l'effectif du groupe a déjà connu une augmentation en 2005 de 15%, ajoutant que la nouvelle convention entrera en vigueur à partir de janvier 2007 avec effet rétroactif du premier à compter du mois d'octobre 2006. A cette occasion, le directeur du Centre de recherche et de développement du groupe Saidal a remis à son premier responsable les quatre premiers brevets d'invention enregistrés pour la première fois par l'Institut national de la propriété intellectuelle (Inapi).