Installé, hier, à la tête de cet Office il est déterminé à mener une lutte sans merci contre les dealers. «Il y a une volonté politique dans le pays pour éradiquer le fléau de la drogue qui a pris des proportions alarmantes. Cette volonté s'est exprimée à travers le discours politique prononcé le 4 juillet dernier par le président de la République qui a situé le mal qui ronge la jeunesse algérienne». L'auteur de ces déclarations est le nouveau président de l'Office national de lutte contre la drogue, M.Abdelmalek Sayah, qui a été installé, hier, dans ses fonctions par le secrétaire général du ministère de la Justice, qui a représenté le ministre de tutelle, à l'occasion de la cérémonie. Le nouveau directeur général, très touché par la marque de confiance qu'a manifesté à son égard le président de la République en le chargeant de ce dossier, avait été nommé à ce poste par décret présidentiel au mois de juillet dernier, information que nous avions donnée dans les colonnes de L'Expression. C'est donc un homme déterminé et prêt au challenge, ayant une «longue expérience dans le domaine de la magistrature», qui a été investi par le président de la République de la mission de «donner une nouvelle impulsion à la politique de lutte contre la propagation de la drogue», comme a tenu à le signaler l'ancien procureur de la cour d'Alger. La stratégie qui sera adoptée dans ce registre est axée sur trois étapes. Elle consiste, d'abord, à lancer une campagne de sensibilisation à grande échelle, en direction des jeunes, à travers l'école, la mosquée, la famille, la société civile et les médias. La seconde étape aura pour objectif d'atténuer les effets de ce fléau et en dernier lieu, travailler à son éradication totale à travers des mécanismes de démembrement des réseaux activant sur le territoire national. Les dealers seront sévèrement punis alors que les toxicomanes seront pris en charge pour les traiter car ils sont considérés comme des patients qui ont besoin d'aide. Aux yeux du nouveau patron de la lutte contre la drogue, «le phénomène a pris de l'ampleur à l'ombre de la décennie noire qui a ensanglanté l'Algérie». Les barons du haschisch ont tissé des réseaux en relation avec des partenaires étrangers pour faire transiter cette drogue par l'Algérie en direction de l'Europe avant d'en faire un marché de consommation florissant. «Comme l'Algérie a vaincu le terrorisme, elle triomphera dans sa lutte contre la drogue», c'est ce message clair et très significatif qu'a voulu transmettre Abdelmalek Sayah, à travers la presse, à l'ensemble des intervenant dans le programme de lutte contre ce phénomène destructeur. L'Office travaillera en étroite collaboration avec les différents services de sécurité et fera des recommandations concrètes aux autorités quant à la politique à suivre en la matière car il est question d'abord de transparence et de politique réaliste à entreprendre. Abdelmalek Sayah juge qu'il faut dire la vérité aux citoyens car le mal qui ronge la société est profond, et que l'Algérie fait face à de nouveaux défis dont celui de prémunir notre jeunesse contre ce fléau dévastateur. Interrogé sur l'intérêt qu'il va accorder au dossier d'Ahmed Zendjabil, l'un des barons de la drogue en Algérie, actuellement entre les mains des services de sécurité, il nous fera savoir qu'il tirera tous les renseignements nécessaires au démantèlement des réseaux activant sur le territoire national. De même qu'il prendra attache avec les services de sécurité étrangers pour dénouer les liens entretenus entre les différentes filières internationales de ce commerce qui menace la société entière. Le commerce de la drogue, faut-il le signaler, est un marché qui brasse quelque cinq cent milliards de dollars au niveau international et la position géographique de l'Algérie qui se présente comme la porte de l'Europe et voisin du premier producteur de cannabis à l'échelle mondiale, le Maroc, place l'Office que dirige, désormais, Abdelmalek Sayah à la première ligne du combat que compte mener l'Algérie contre l'un des fléaux qui menacent le plus l'avenir de la nation.