«L'adaption de la stratégie nationale de lutte contre la drogue aux nouvelles donnes induites par le positionnement de l'Algérie de pays de passage et de transit des stupéfiants en lieu de consommation», a constaté M.Abdelmalek Sayah lors de l'ouverture du séminaire national de sensibilisation contre «le fléau de la drogue». Il a réitéré, hier lundi, à partir de la capitale des Zianides, Tlemcen, la volonté du département, dont il a désormais la charge de porter un coup décisif à ce fléau qui ronge la société algérienne mais qui ne lui est cependant pas spécifique. Se positionnant conséquemment sur la déclaration qu'il a prononcée lors de son intronisation à la tête de l'Office national de lutte contre la drogue. «Il y a une volonté politique dans le pays pour éradiquer le fléau de la drogue qui a pris des proportions alarmantes», a-t-il relevé. L'homme est précédé d'une solide réputation de personne intègre, magistrat de haut rang pour qui la législation dans ce domaine précis n'a point de secret. Des qualités incontestables qui ont conduit, sans aucun doute, le président de la République à procéder au choix de M.Sayah. Le choix de Tlemcen n'est certainement pas fortuit, vu sa proximité avec le Maroc voisin, un des plus grands pourvoyeurs de résine de cannabis au monde. Le directeur de l'Onlcd l'a bien souligné, «la position de l'Algérie, stratégique, lui a conféré contre son gré un rôle important. D'où la nécessaire mutation des moyens de lutte contre le crime organisé qui utilise de plus en plus de moyens technologiques très avancés, tels les laboratoires sophistiqués et les moyens électroniques de transmission», a justement ajouté M.Sayah. Les coups de boutoir assénés par les services de sécurité spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants en tous genres, résine de cannabis, héroïne et psychotropes, renseignent malheureusement sur l'ampleur prise par ce phénomène en Algérie. La Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), a fait état, lors de l'ouverture de ce séminaire, de la saisie d'importantes quantités de drogue. 1280kg de kif traité et 92.359 comprimés de psychotropes pour le premier semestre 2006. Ces chiffres démontrent tout de même une légère baisse comparativement aux chiffres rendus publics en 2005. 1687kg de kif traité et 103.997 comprimés de psychotropes ont été saisis. 2941 individus étaient impliqués dans 2050 affaires et les trois quarts d'entre eux s'avèrent être sans profession. Ce qui confirme que l'oisiveté, voire le chômage, rendent vulnérable une certaine frange de la population, jeune en particulier, qui s'adonne à la consommation de ces drogues mais qui en fait aussi une activité somme toute très lucrative, d'autant que les gains sont rapides et faciles mais se paient parfois très cher.