La jeune Hayat fut embarquée dans le panier à salade de la gendarmerie et se retrouve aussitôt placée en garde à vue au siège de la compagnie de Douaouda. Des conséquences d'une décision de justice décrétée à son encontre, Hayat, cette fugueuse de Béni Tamou niché sur les plaines de Blida, est sommée de ne plus fouler le sol de la wilaya de Tipaza. Ce n'est pas parce qu'elle représente un danger certain pour la société, loin s'en faut. Mais si le tribunal de Tipaza a été jusqu'au bout de sa compétence territoriale pour décider d'une telle sentence, c'est qu'à ses yeux, la jeune Hayat, âgée d'à peine 23 ans, est l'incarnation de la débauche elle-même. Et pour cause, ce bout de femme complètement déformée par la pratique du plus vieux métier du monde, a été doublement condamnée pour le motif de prostitution aux abords des établissements touristiques se trouvant à Tipaza. Et voilà qu'elle récidive pour la troisième fois et en faisant fi de la décision de justice prise à son encontre. En ces nuits d'ambiance ramadhanesque, elle fut emportée par la nostalgie de braver l'interdit. Elle s'est rendue, quand même, à Tipaza pour, disait-elle «rencontrer son ami» car selon ses arguments, elle ne pouvait plus supporter la pression qui régnait au domicile familial. Néanmoins, cette fois-ci, les choses semblent se compliquer pour elle. Mercredi dernier, lorsque les gendarmes du groupement de Tipaza l'ont interpellée aux abords de la plage Colonel Abbas. Résultat des courses: la jeune Hayat fut embarquée dans le panier à salade de la Gendarmerie nationale et se retrouve aussitôt placée en garde à vue au siège de la compagnie de Douaouda, où nous l'avons rencontrée en cette nuit du mercredi 11 octobre 2006. C'est ce jour que pas moins de 700 brigadiers verts ont été engagés dans le cadre d'une opération «coup de poing» qui s'est traduite par la mise en garde à vue de près d'une trentaine d'individus, hommes et femmes confondus. Notons au passage que la ville de Tipaza passe pour être une des régions où la prostitution s'est installée comme un phénomène ravageur. Cependant, et à l'instar des autres wilayas du pays, celle de Tipaza est loin d'être épargnée par la montée exponentielle de la criminalité en Algérie. C'est un fait indéniable, ce fléau régnant en maître dans beaucoup de métropoles algériennes, est perçu comme une véritable hantise dans l'esprit collectif de la société. Avec son lot d'agressions physiques commises souvent au moyen d'objets contondants voire même d'armes à feu, de vols, de viols et même de kidnapping qui, dans certaines de nos wilayas, est devenu monnaie courante, le phénomène de la délinquance qui s'amplifie en Algérie, est synonyme de clochardisation de larges pans de la société. Dans la ville de Tipaza, un groupe de sept individus formant une association de malfaiteurs et sévissant aux abords de RN11 qui relie la localité de Fouka à celle de Bou Ismail, n'a pas hésité à recourir au procédé des routes barricadées pour appréhender leurs victimes et les délester ensuite de leurs objets de valeur. Fort heureusement pour les usagers de ce tronçon routier, ce groupe de délinquants dangereux a été mis, désormais, hors d'état de nuire par les éléments de la gendarmerie de la compagnie de Fouka. Un autre groupe similaire, également annihilé de nuire par la gendarmerie, imposait, quant à lui, son diktat aux automobilistes qui empruntaient le contournement de Bou Ismail. En outre, et s'agissant du bilan de l'opération «coup de poing» menée mercredi soir dernier par les éléments de la Gendarmerie nationale, il en ressort l'arrestation de 132 personnes en possession d'armes blanches (80 gourdins, 130 couteaux, 3 bombes lacrymogènes et autres objets contondants), de stupéfiants et de substances psychotropes dont une drogue liquide très prisée par les toxicomanes. 13 autres personnes ont été interpellées pour séjour illégal dont une majorité d'immigrés nigérians pris en possession de faux documents, en particulier à Douaouda, Koléa et Fouka.