La présentation du rapport final permettra aux Algériens d'être mieux informés sur l'aboutissement d'un projet. Le bilan de la Charte pour la paix sera présenté vers la fin du mois en cours au président de la République. La Commission nationale chargée du suivi de l'application de l'ordonnance et des décrets présidentiels se réunira durant la même période avec le chef du gouvernement, afin de lui remettre un rapport final. «M.Abdelaziz Belkhadem sera chargé de présenter ce document au chef de l'Etat», a souligné le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale sociale, M.Djamel Ould Abbès. Ce dernier a estimé que son département, qui prend en charge une part très importante des victimes de la «tragédie nationale», a déjà fait un compte-rendu au président de ladite Commission. «Nous avons indemnisé 2600 familles à travers 22 wilayas. Nous sommes prêts, ajoute-t-il, à poursuivre cette opération sachant que le budget existe». En effet, une enveloppe de 15,6 milliards de DA a été débloquée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2006. Ould Abbès a refusé de s'attarder sur le bilan de la charte, estimant qu'il faut attendre la réunion qui se tiendra la fin du mois. «II ne faut pas perdre d'esprit que plusieurs départements sont impliqués dans ce processus. Les choses seront plus claires avec la finalisation du rapport». De leur côté, M.M.Tayeb Belaïz et Tayeb Louh, respectivement, ministre de la Justice, garde des Sceaux et ministre du Travail, se sont montrés très peu prolixes sur ce dossier, refusant de faire le moindre commentaire sur le retard affiché par la Commission dans laquelle ils siègent tous les deux, pour l'élaboration dudit rapport. Belaïz, lui, s'est contenté de faire cette brève déclaration : «Les résultats de la charte sont positifs». Cette optimisme officiel, affiché, notamment par le président de la République, n'a pas convaincu les ONG des droits de l'homme, laissant dans le même contexte l'opinion publique très perplexe. Dans une récente déclaration à L'Expression, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) a affirmé qu' «il ignore pourquoi l'instance en question n'a pas rendu public son bilan». «Personnellement, ajoute-t-il, comme tous les citoyens algériens, je me pose cette question». Le mutisme officiel a laissé planer le doute sur les résultats du projet du président de la République. La présentation du rapport, dont le contenu sera forcément rendu public, permettra certainement aux Algériens d'être mieux informés sur l'aboutissement d'un projet qu'ils ont soutenu à l'écrasante majorité le 29 septembre 2005.