Estimé à -16,8% en 2006, il sera pratiquement augmenté du double en 2007, en frisant le seuil de -29%. Le gouvernement ne contrôle pas ses dépenses budgétaires. La situation est de plus en plus inquiétante. Le rapport préliminaire sur la loi de finances 2007, élaboré par la commission économique de l'APN, dont I'Expression a eu une copie, tire la sonnette d'alarme. Le déficit budgétaire laisse perplexes les députés. Estimé à -16,8% en 2006, il sera pratiquement augmenté du double en 2007, en frisant le seuil du -29%. Quant au solde global du Trésor public, il passe de -13,4% à -27,6% durant la même période. Cette situation, lit-on dans le rapport, traduit, «la faiblesse structurelle du budget de l'Etat». Si le gouvernement tente d'expliquer le recours, de plus en plus récurrent, aux caisses de l'Etat pour couvrir le déficit, par l'ampleur des projets mis en oeuvre, force est de constater, selon la commission en question que «cette tendance a mis en avant la fragilité des équilibres financiers». Le gouvernement est appelé à adopter plus de rigueur dans la gestion des dépenses, d'autant plus que ce déficit, qui est une conséquence directe de l'augmentation des dépenses, est couvert exclusivement par la fiscalité pétrolière qui est «une rente instable» fait remarquer la commission. Le rapport de ladite commission a enregistré un retard dans le secteur économique, en d'autres termes dans l'exécution des grands projets. Les mêmes critiques ont été formulées contre la politique d'emploi et d'investissement au profit des jeunes. L'économie nationale se base, dans une grande partie, sur les investissements publics, ce qui est pénalisant pour son essor. La commission a sollicité le gouvernement pour encourager les entreprises à préserver les postes d'emploi. Il a, par ailleurs, salué les résultats de la tripartite et la signature du pacte économique et social. 9 ordonnances et trois projets de loi présentés. Avant de se pencher sur la loi de finances 2007, les députés ont approuvé, hier, 8 ordonnances dont les commissions permanentes ont achevé l'élaboration des rapports. Les textes soumis à la chambre basse sont d'une extrême importance, dans la mesure où ils ont un impact direct sur l'économie nationale. La première ordonnance a trait au statut général de la Fonction publique, Le texte comporte 224 articles dans lesquels sont définies les règles juridiques de base, appliquées aux fonctionnaires et les principales garanties qui leur sont octroyées dans l'accomplissement de leurs missions au service de l'Etat. Cette loi contre laquelle les députés du Parti des travailleurs ont voté «non», est scindée en quatre volets, contient des dispositions transitoires qui réglementeront les relations de travail en attendant l'élaboration des statuts particuliers pour chaque secteur. Le deuxième texte important soumis au vote concerne le secteur des hydrocarbures, avec l'ordonnance amendant la loi sur les hydrocarbures, décrétée, par le président afin d'élargir et de renforcer le contrôle de l'Etat sur les ressources en hydrocarbures et de mieux garantir leur exploitation rationnelle. La finalité de ces mesures se résume, selon Chakib Khelil, à la préservation des ressources pour les générations futures. Les députés ont approuvé aussi les trois ordonnances relatives à la lutte contre la contrebande, à la cession du foncier industriel au profit des investissements privés et celle relative à la possibilité pour les médecins d'exercer leur Service civil dans le privé. Au-delà de l'importance des projets présentés au vote, la densité de l'agenda de l'APN traduit une volonté officielle d'accélérer les choses à la veille de deux rendez-vous électoraux stratégiques, en l'occurrence, la révision de la Constitution et les élections législatives. En d'autres termes, gouvernement et députés ont, tous les deux, intérêt à traiter avec la célérité que demande la conjoncture, les dossiers en suspens. Des dossier clefs qui feront certainement partie des campagnes électorales que chacune des deux parties prépare. Notons que trois autres projets de loi et une ordonnance sur la promotion des investissements seront soumis demain soir au vote des députés.