Le président Chirac réaffirme son engagement pour un rapprochement historique entre l'Algérie et la France. «Il n'est jamais trop tard pour bien faire», semble dire le président français, Jacques Chirac. Dans une lettre adressée au chef de l'Etat, Chirac a réaffirmé son engagement pour «mener à bien le rapprochement historique» entre les deux pays et cela à la veille de la célébration des événements du 17 octobre 1961. Pour Chirac, les liens qui «unissent les deux peuples sont, à bien des égards, exceptionnels. C'est pourquoi, je partage cet engagement qui est le vôtre de mener à bien le rapprochement historique entre nos deux pays à travers la construction d'un partenariat d'exception dans l'esprit de dialogue et de coopération qui est au coeur de notre déclaration commune signée à Alger en mars 2003», écrit le président français dans son message, en référence au traité d'amitié que devaient signer les deux pays. La signature du traité prévue avant fin 2005 a été reportée en raison de la polémique suscitée par la très controversée loi du 23 février 2005 dont un article, glorifiant le colonialisme, a été abrogé par la suite à l'initiative de Jacques Chirac. Or, ce passé est toujours d'actualité, notamment pour Jacques Chirac qui a passé son service militaire en Algérie du temps de la colonisation. En outre, «tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs», déclarait Jacques Chirac à Erevan en Arménie le 30 septembre dernier. C'est beau, poétique et même touchant mais c'est valable dans un sens et non pas dans l'autre. En effet, le président français Jacques Chirac a rappelé au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le nécessaire devoir de mémoire turc et l'inutilité du texte punissant la négation du génocide arménien voté par les députés français. Une façon pour Jacques Chirac de présenter ses regrets. Un geste sur lequel a insisté Erdogan pour que le texte soit annulé. «C'est important afin que nos relations ne souffrent pas davantage», a tenu à préciser le Premier ministre turc. Ainsi, Jacques Chirac semble dire «faites ce que je vous dis et non pas ce que je fais». C'est la politique du deux poids, deux mesures. Ce qui est valable pour la Turquie l'est moins pour l'Algérie dont il se réjouit des «avancées» dans le dialogue avec l'Union européenne, en particulier depuis la tenue du premier Conseil d'association. Jacques Chirac a considéré, en outre, que le «partenariat d'exception» entre l'Algérie et la France «doit être mis au service de la promotion de la paix, du développement et de la stabilité internationales». Lors de son séjour en Arménie, Jacques Chirac avait bel et bien lancé «peut-on dire que l'Allemagne, qui a profondément reconnu la Shoah, a pour autant perdu son crédit». Elle s'est grandie, a-t-il précisé. Alors pourquoi la France officielle qui se proclame du pays du droit ne veut pas reconnaître ses crimes en Algérie. Ou bien faire repentance est-ce, au contraire de l'Allemagne, un signe de faiblesse.