En l'absence du staff du gouvernement, les députés de l'Assemblée populaire nationale APN ont entamé, hier, les débats sur la loi de finances 2007. Cette année encore, les parlementaires ont exigé du gouvernement la présentation du bilan budgétaire de la loi de finances 2006. «Il aurait été préférable pour tout le monde que M.Mourad Medelci présente un rapport détaillé sur les réalisations et les dépenses de l'exercice budgétaire précédent avant de nous soumettre au vote la loi de finances de 2007», précise M.Khaled Ben Aïssa, député indépendant une «revendication» défendue en bloc par toutes les formations politiques siégeant à l'APN. L'enjeu est de taille, comme le souligne le député: «Cette démarche donnera plus de transparence aux actions menées par le gouvernement sur le terrain», et permettra aux députés et à l'opinion publique d'avoir une idée plus claire sur les défaillances de chaque secteur et leurs besoins réels en matière de financement. Dans le même cadre, certains députés ont proposé la création d'une instance de suivi des grands projets, principalement au niveau local. «Il est impératif d'intensifier le contrôle au niveau régional afin de mettre fin aux dépassements enregistrés, relatés par les journaux», affirme M.Mohamed Guechi du Rassemblement national démocratique (RND). Ce dernier a proposé la création d'un fonds pour le développement des régions montagneuses, à l'image de celui consacré aux Hauts-Plateaux. De son côté, M.Abdellah Hadad, qui a salué les efforts du président de la République qui surveille de près les activités du chaque secteur, n'a pas manqué de souligner que ces efforts resteront vains tant que «la fraude et la corruption gangrènent les appareils de l'Etat». Pour les députés, la transparence, les réformes bancaires sont les clés de chaque réforme, or, précise M.Chakour, représentant du MSP, «le pays est en retard sur ces deux chantiers». Les députés, qui débattent la dernière loi de finances durant ce mandat qui s'achève dans quelques mois, vont certainement saisir cette opportunité pour se préparer à la campagne électorale pour le compte des législatives de 2007. L'hémicycle sera un terrain propice cette semaine, puisqu'elle verra la présence du staff du gouvernement. La réforme économique semble être le sujet de prédilection des députés et «l'angle d'attaque» le plus sûr. «En découvrant les dépenses prévues pour l'exercice 2007, j'avais la nette impression que cette loi de finances est destinée pour un autre pays» ironise M.Djilali Berrahou, député indépendant. Pour ce dernier: «les Algériens ont le droit de profiter de la rente pétrolière qui ne cesse de s'accroître d'année en année sans qu'ils ne ressentent une amélioration de leur situation socio-économique». Ce dernier, en s'adressant au président de la République, lui demande d'installer un gouvernement technocrate qui assurera l'organisation des échéances de 2007. Ce qu'il y a lieu de retenir pour ce premier jour des débats, c'est la platitude des interventions des députés, qui, dans leur majorité ont soulevé les problèmes régionaux de leurs villes natales. Le maintien pour la cinquième année consécutive de 19 dollars comme prix de référence pour l'élaboration de la loi de finances a soulevé l'ire des députés. «Le ministre des Finances estime que les dépenses sont calculées réellement sur un prix de 48 dollars, Que justifie dans ce cas le maintien de 19 dollars dans le document officiel?», s'interroge M.Chakour. Par ailleurs, certains députés ont proposé de réviser à 100.000DA, l'aide apportée par l'Etat aux citoyens dans le cadre de l'achat d'un logement socio-participatif LSP. D'autres ont, par contre, exigé plus de rigueur dans le contrôle des opérations d'importation des médicaments.