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Dénonciation de la corruption et absence d'une loi de règlement budgétaire Intervention des chefs de groupe parlementaire sur le projet de loi de finances 2010
Le phénomène de la corruption, l'absence d'une loi de règlement budgétaire et le front social sont les principaux points qui préoccupent les députés. Hier encore, à l'occasion d'une séance plénière de l'APN consacrée à l'intervention des chefs de groupe parlementaire des différents partis siégeant à l'APN après le débat général sur le projet de loi de finances 2010, ces questions ont été relevées. Les intervenants critiquent l'absence d'une volonté politique de résoudre ces problèmes et d'adopter la transparence dans la gestion des affaires publiques. Mais c'est toujours les élus de l'opposition qui osent dans la critique. Ainsi, Boubekeur Darguini, chef du groupe parlementaire du RCD ne fait pas dans le détail. Il revient, point par point, sur le contenu du projet de loi de finances 2010 pour dénoncer, comme il le souligne, le maintien de « la stratégie rentière du gouvernement ». Le député du RCD focalise ses estocades sur, d'abord, l'absence d'une loi de règlement budgétaire qui maintient « le flou sur les dépenses publiques ». « Sans connaître le bilan de l'exercice précédent comme l'exige la Constitution, le gouvernement nous présente un nouveau projet de loi de finances. Nous avons toujours exigé la présentation d'une loi de règlement budgétaire sur laquelle le gouvernement fait encore l'impasse », déclare d'emblée Boubekeur Darguini. En relevant cela, l'orateur fait le lien avec la généralisation du phénomène de la corruption. « L'ampleur de la corruption est reconnue à tous les niveaux de l'Etat », lance-t-il. Le responsable du RCD dénonce aussi la gestion approximative des affaires sociales du gouvernement. « Une loi de finances ne devrait pas être un simple listing d'opérations aléatoires », dit-il en affirmant que l'aisance financière du pays ne s'est pas répercutée sur le niveau de vie des Algériens. Boubekeur Darguini relève aussi l'état « lamentable de l'école, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle en Algérie ». Pour sa part, la porte-parole du PT, Louiza Hanoune axe son intervention sur le volet législatif et ses répercutions sur l'économie nationale. « Le gouvernement n'a pas reculé en maintenant les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009. Toutefois, le ministre a promis de renforcer ces mesures à l'occasion de la loi de finances 2010. Mais, il y a toujours des contradictions entre les déclarations de certains ministres, comme celui de l'Industrie, et le contenu de la LFC 2009 », souligne-t-elle. Dans ce sens, Louiza Hanoune invite le gouvernement à annuler la loi 01-04 relative à la privatisation et tous les textes législatifs antérieurs à la LFC 2009. Elle plaide aussi pour l'effacement des dettes pour toutes les entreprises publiques. La patronne du PT demande aussi l'augmentation du SNMG à 35 000 DA et de renforcer le pouvoir d'achat des Algériens. « Nous saluons l'attitude du gouvernement face aux grèves des enseignants et nous demandons la résolution rapide des problèmes des travailleurs des secteurs de l'éducation, de la santé et de l'enseignement », ajoute-t-elle. Le chef du groupe parlementaire du MSP, Abdelaziz Belkaïd appelle, lui, à un SNMG à 20 000 DA. Ce dernier déplore aussi l'absence d'une loi de règlement budgétaire. Le député du MSP insiste aussi sur la nécessité d'évaluer le programme de développement agricole et de lutter contre la corruption qui gangrène ce secteur. De son côté, Saâd Aroussi, chef du groupe parlementaire du FNA, focalise son intervention sur le phénomène de la corruption. Après l'intervention des chefs de groupe parlementaire, la parole a été donnée, dans la soirée, au ministre des Finances, Karim Djoudi, pour répondre aux préoccupations des députés. Le projet de loi de finances 2010 sera proposé à l'adoption par les députés, le 1er décembre prochain.