Une tentative d'assassinat a été perpétrée samedi soir contre l'ancien président américain Donald Trump. Il a été évacué, l'oreille en sang, rescapé de la fusillade qui a coûté la vie à un passant ainsi qu'au tireur. Trump, 78 ans, le visage ensanglanté, a quitté la ville de Butler, en Pennsylvanie, où il effectué un meeting de sa campagne électorale en prévision de la présidentielle de novembre prochain. On compte également deux personnes blessées parmi la foule. «J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite», a ensuite indiqué Donald Trump sur sa plate-forme Truth Social. Son rival, l'actuel président démocrate Joe Biden s'est dit soulagé qu'il soit indemne et il a condamné de «telles violences». Sur les réseaux sociaux, des images ont montré l'auteur de la fusillade, gisant sur le toit d'un bâtiment où il s'est posté pour l'attaque qui a engendré Une grande panique chez les partisans de Trump venus en force assister au meeting. Celui-ci devait clore la première partie de la campagne du candidat républicain, une convention du parti étant prévue aujourd'hui même à Milwaukee, dans le Wisconsin, un Etat(clé du scrutin présidentiel qui a valu à Joe Biden son triomphe en 2019. Trump devrait y être officiellement investi candidat pour le scrutin de novembre prochain. Le fait que cette tentative d'assassinat intervienne en ce moment a plusieurs significations. Voilà plusieurs jours, sinon plusieurs semaines, que le président démocrate Joe Biden est sur la sellette, après des lapsus révélateurs sur son état de santé. Dans son camp, les voix sont de plus en plus nombreuses pour dire qu'il doit renoncer en faveur d'un candidat plus dynamique mais Biden fait de la résistance et veut monter au front. L'attentat témoigne de l'ambiance viciée qui caractérise une vie politique américaine en proie à de graves tensions alors que toute la société baigne dans l'angoisse et la méfiance. On ignore jusqu'à présent le mobile réel de l'auteur de l'attentat mais la réaction des proches de Donald Trmp qui ont aussitôt accusé le camp démocrate d'en être l'instigateur et de distiller une «rhétorique incendiaire» indique à quel point le pays est déjà à cran.«Depuis des années, et aujourd'hui encore, des militants de gauche, des donateurs démocrates, et même Joe Biden ont fait des remarques et des descriptions répugnantes sur le fait de tirer sur Donald Trump», a accusé sans la moindre ambiguïté, Chris LaCivita, un important animateur de l'équipe de campagne du candidat républicain, sur la plate-forme X. Comme en écho, l'élu républicain Steve Scalise, victime en 2017 d'une fusillade à laquelle il a lui aussi échappé miraculeusement, montre du doigt les démocrates. De son côté, le parti de Joe Biden et de Barack Obama reproche sans cesse à Donald Trump d'avoir empoisonné l'atmosphère politique du pays, notamment avec l'affaire de l'assaut contre le Capitole et sa contestation des résultats de la présidentielle de 2019 dont il persiste et signe à dire qu'elle lui a été «volée». Avec ce climat «irrespirable», disent les démocrates, les Etats-Unis ne sauraient échapper à un risque de chaos d'autant que le candidat Donald Trump, revenu de son échec mais non assagi au point de tempérer ses ardeurs, multiplie ces derniers temps les déclarations incendiaires, les provocations et parfois les dérapages extrêmes, autant d'excès qui sont devenus sa marque de fabrique. Ce n'est pas par hasard que tous les mouvements d'extrême droite et leurs dirigeants affichent clairement leur sympathie pour un Donald Trump qui a banalisé le discours ravageur de la xénophobie et du racisme comme lors de la campagne électorale de 2019 où il avait taxé les Mexicains de «violeurs». Le pire de ces dérapages est intervenu avec la déferlante hystérique de ses partisans dans le temple des Etats-Unis, le 6 janvier 2021, avec des drapeaux confédérés et des graffitis encourageant le meurtre des journalistes.