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«Le Royaume ouvre la voie à toutes les dérives»
MOHAMED SIDATI, MINISTRE DELEGUE SAHRAOUI POUR L'EUROPE
Publié dans L'Expression le 21 - 10 - 2006

Mohamed Sidati est ministre délégué auprès de l'UE, membre de la direction du Front Polisario. Militant infatigable de la cause de son peuple. Nous avons saisi l'occasion de sa présence dans l'enceinte du Parlement européen pour qu'il nous livre ses observations après le vote de la 4e Commission de décolonisation de l'ONU sur l'avenir de son peuple.
L'Expression: Quelles conclusions tirez-vous du rapport que vient d'adopter la Commission de décolonisation de l'Assemblée générale de l'ONU?
Mohamed Sidati: Beaucoup de choses positives, dont les principales sont que, premièrement, le rapport soulève, adopte et fait siennes les conclusions du rapport du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme sur leur violation dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. Deuxièmement, une série de recommandations, clairement, sont énumérées pour assurer la protection des populations sahraouies. Troisièmement, il est réaffirmé dans le rapport de l'ONU qu'il ne saurait y avoir de solution du conflit en dehors d'un référendum d'autodétermination. Il identifie les deux parties du conflit qui sont le Maroc et le Polisario. Ainsi, le rapport évacue la confusion entretenue par le Maroc sur l'implication directe de l'Algérie. L'Algérie, comme la Mauritanie d'ailleurs, sont citées comme membres observateurs.
Quel est votre sentiment sur l'attitude de l'UE aujourd'hui?
Après une longue période de moue, les choses bougent dans le bon sens dans l'UE. Cette dernière a, justement, soutenu et voté à une très large majorité le dernier rapport de la Commission de décolonisation de l'ONU. Si la France, l'Espagne et le Portugal se sont abstenus (n'ont pas voté contre), des pays comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, les pays nordiques etc. l'ont soutenu. C'est une grande victoire du droit international, un triomphe de la liberté sur l'oppression. Il faut vous dire que le Maroc a tout fait pour vider la résolution qui vient d'être adoptée par l'ONU de ses éléments essentiels. Il a fait un pressing, justement auprès des 25 pays de l'Union, évoquant leur attitude floue de l'année dernière devant la Commission de décolonisation de l'ONU, sans parvenir à ses fins. 76 pays ont voté pour, aucun n'a voté contre. Le Maroc s'est contenté de l'abstention pour ne pas froisser la France. 12 pays sur 15 du Conseil de sécurité de l'ONU ont soutenu le résolution. C'est une véritable gifle au Maroc. Le consensus par le vote négatif et l'abstention n'a pas fonctionné aux Nations unies. La voie vers l'autodétermination est incontournable.
Le président de la République sahraouie a déclaré, dernièrement, qu'il n'excluait pas la reprise des armes pour la libération du pays si le Maroc persistait dans l'occupation et le déni du peuple sahraoui. Y a-t-il ce risque?
Le cessez-le-feu a été obtenu par l'engagement de la communauté internationale et le Maroc, lui-même, a mis en route le processus du droit à l'autodétermination. C'est sur cette base que le Polisario a déposé les armes dès lors que les raisons qui ont prévalu à son instauration (le cessez-le-feu), ne sont plus respectées, il devient, par conséquent, caduc. Par sa fuite en avant, le Maroc ouvre la voie à toutes les dérives, y compris celle des armes. Le peuple sahraoui est un peuple de paix, et s'il n'a pas encore repris les armes c'est parce qu'il fait confiance encore à la communauté internationale, il croit à la suprématie du droit et de la justice.
A ce propos, le Parlement comme les institutions européennes sont indignés par l'attitude marocaine. Ils se concertent actuellement, pour décider des mesures à prendre vis-à-vis du maroc.
L'Europe, il faut le souligner, est décidée, cette fois-ci, à s'engager plus concrètement dans l'application des résolutions onusiennes pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Comment appréhendez-vous la nomination du nouveau SG de l'ONU qui prendra son poste en janvier prochain?
Le secrétaire général de l'ONU est, selon la tradition, le gardien de la maison et le garant de l'application des décisions de la communauté internationale, notamment celles relatives à la décolonisation et à l'organisation du référendum pour l'autodétermination. Pour ce qui nous concerne, la tâche est claire et balisée: il y a le plan de paix, le plan Baker...que la communauté internationale soutient. Nous n'avons aucune appréhension à ce sujet. Nous sommes légalistes, nous voulons la paix, et nous souhaitons bonne chance au nouveau SG dans sa noble mission.
Comment expliquez-vous l'attitude française (pro-marocaine) dans la question sahraouie?
La France joue à un double jeu. Dans le discours, elle nous dit, à nous Sahraouis, que nous sommes dans notre droit légitime d'appeler à un référendum pour l'indépendance. Mais dans la pratique, elle joue la carte marocaine. Il n'y a qu'à voir, lors de cette 4e Conférence de l'ONU pour la décolonisation, la fébrilité de la France pour un lobbying au profit du Maroc, sans résultat hélas pour eux. Dans le fond, les Français savent que les Sahraouis sont dans leurs droits, qu'ils ont raison, qu'ils finiront par être libres...Pourtant, il y a quelque part, un unilatéralisme incompréhensible vis-à-vis du Maroc. Tenez, comment expliquer par exemple, que l'ex-Premier ministre français, Michel Rocard, avait, lors de sa nomination par Mitterrand, constitué son gouvernement dans les salons de la Mamounia au Maroc? Est-il nécessaire de rappeler combien de responsables français ont leurs résidences et leurs affaires au Maroc? C'est dépitant pour la patrie des droits de l'homme d'en arriver parfois à de telles attitudes.


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