Le Mepi est conçu sous forme de minisubventions destinées aux membres de la société civile. La nouvelle stratégie américaine post-11 septembre 2001, vise non seulement à mener une guerre préventive contre le terrorisme, loin des frontières des Etats Unis, mais surtout à faire en sorte que les conditions à l'origine du phénomène soient éradiquées. C'est l'objectif du vaste programme mis en oeuvre par le département d'Etat dans le cadre de ce qui est communément appelé Mepi, à savoir Initiative du partenariat du Moyen-Orient. Volet économique d'appui au projet du Grand Moyen-Orient, le Mepi est conçu sous forme de mini subventions, destinées aux membres de la société civile, dont les organisations non gouvernementales et les universités, afin de réaliser des projets liés à la démocratie et aux réformes. Les fonds seront alloués aux projets qui oeuvrent au renforcement de l'ouverture politique et des processus démocratiques, à la création de nouvelles opportunités économiques, à l'augmentation d'accès à une éducation de meilleure qualité, et/ou au renforcement du rôle de la femme dans la société. Il est aussi question, à travers ce programme, de constituer des réseaux entre les ONG locales, la société civile, les gouvernements, et la communauté des affaires, pour servir de canal à la promotion des réformes démocratiques. L'Algérie est parmi les six pays bénéficiaires du programme de financement. Le dernier en date est doté de 18,5 millions de dollars, mobilisé pour le financement de projets de partenariat avec l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, la Jordanie ainsi que la Cisjordanie et la Bande de Ghaza. Les domaines concernés sont, entre autres, l'éducation (écoles primaires et lycées), l'enseignement supérieur, y compris les stages de perfectionnement, ainsi que des programmes spécifiques pour la promotion de la femme dans ces six pays. En ce qui concerne l'Algérie, le programme de coopération dans le cadre du Mepi sera, pour l'instant, concentré sur le système éducatif et universitaire, la réforme judiciaire et les organisations non gouvernementales (ONG). Ainsi, Alger et Washington travaillent sur des programmes de partenariat entre les écoles, lycées et universités des deux pays. Le programme Mepi ne se limite, donc pas à l'aide financière mais s'étend également à un appui technique et d'expertise. La coopération concerne aussi la justice et le parlement, puisque des experts américains dans les deux domaines avaient séjourné récemment en Algérie, dans le cadre de cycles de formation lancé à l'intention des magistrats et des parlementaires algériens. A noter que l'initiative du Mepi ressemble aux programmes Meda de l'Union européenne. Par ailleurs, outre la lutte antiterroriste, l'autre souci des Etats-Unis est d'améliorer leur image dans le monde musulman, ternie notamment par la guerre en Irak. Pour y arriver, Washington multiplie les invitations aux intellectuels, journalistes et artistes pour visiter les Etats-Unis et y découvrir une autre image de la superpuissance mondiale. Une délégation américaine représentant l'Initiative pour le partenariat pour le Moyen-Orient était à Alger du 10 au 15 février dernier, pour évaluer les projets en cours de réalisation dans le cadre de ce programme.