Le taux d'accroissement de la population algérienne est passé de 1,5% en 2003-2004 à 1,9% en 2005. A la faveur de la discussion sur la loi de finances pour l'année 2007, des chif-fres circulent sur à la fois ce qui se passe au plan mondial et au plan national. Bien malin celui qui s'amuserait à mesurer les performances nationales dans le domaine économique par rapport aux performances affichées par les autres pays qu'ils soient voisins ou plus lointains. Il faudra encore attendre le premier trimestre de l'année 2007 à la faveur de la parution du rapport du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), pour avoir une idée de la position de l'économie nationale par rapport aux autres économies du monde à partir des bilans de l'année 2005 ainsi que du classement du pays parmi les 190 pays examinés par le Pnud... Il faut rappeler que le pays était classé à la 69e place en 1993 et qu'il n'a cessé de reculer pour occuper finalement la 106e place en 2003 (rapport de 2005). Avec la seule amélioration de son PIB due, pour l'essentiel, à l'accroissement des prix des hydrocarbures et pour une faible partie à l'amélioration du secteur des services, le pays pourrait prétendre à une place comprise entre la 95e et la 100e place. Il s'agira là d'une amélioration conjoncturelle qui aura dépendu de ces deux secteurs qui auront d'ici là épuisé leur dynamique de croissance faute d'une absence de stratégie alternative de croissance impliquant à la fois des actions vigoureuses à entreprendre dans les autres domaines où existent encore des gisements importants d'amélioration. Cette croissance reste cependant toute virtuelle c'est-à-dire n'aura pas de conséquence au niveau des ménages car contrariée par une croissance démographique qui vient d'afficher, pour la première fois depuis dix ans, un accroissement important, puisque selon un sondage réalisé au début de l'année 2006 par l'ONS, le taux de croissance démographique de la population algérienne est passé de 1,5% en 2003-2004 à 1,9% en 2005. Cette croissance mal venue, le gouvernement d'alors n'a pas cru devoir la commenter, de même qu'elle n'a pas inquiété le Parlement où cette question semble constituer un tabou... Longtemps considéré comme un bon élève par les institutions internationales pour sa croissance démographique modérée, la plus faible avec celle de l'Iran et de la Tunisie du monde arabo- musulman, voilà que le pays rejoint déjà le Maroc et l'Egypte où la situation démographique est considérée comme inquiétante et ou, par exemple, le gouvernement égyptien met à contribution les hommes du culte pour diffuser dans la société la nécessité de réduire la taille des familles, le pays n'en pouvant plus de comptabiliser chaque année plus d'un million et demi de nouvelles naissances qui se traduisent par l'accroissement d'un million d'individus chaque année. C'est le président Moubarak qui se charge lui-même de le rappeler à chacune des grandes occasions où il s'adresse à la nation égyptienne pour l'avertir du danger de cette croissance démographique débridée qui conduit le pays vers des horizons dangereux. C'est ce genre d'appel ou de rappel qui aurait dû être lancé en Algérie dès le début des années 1970, malheureusement il n'en a rien été alors et il n'en est toujours rien, la question démographique dans le pays continuant à etre considérée comme un tabou auquel personne ne veut toucher... Pendant ce temps, l'économie mondiale aura repris le chemin de la croissance, malgré la montée des prix des hydrocarbures considérée comme facteur contrariant cette croissance. Ainsi toutes les économies des pays développés ont rattrapé et dépassé les niveaux qui étaient les leurs avant 2001, à titre d'exemple, les niveaux historiques atteints par les indices boursiers des principales places financières où tous les records ont été battus. De toutes ces économies c'est celle des Etats-Unis qui s'en sort le mieux avec une croissance de 4,5% l'an depuis quatre ans et un léger fléchissement cette année à 3,5% prévu à la fin de cette année. La reprise est plus lente en Europe avec une croissance, cette année, à 2% en moyenne, 3,5% pour l'Espagne et plus de 4% pour l'Irlande. Il faut surtout remarquer ce retour de la confiance avec les records affichés par toutes les places boursières. En Europe, c'est la Bourse allemande qui affiche le plus de dynamisme avec là aussi, un record historique à plus de 6 150 points, alors que dans le monde c'est le Dow Jones qui s'envole à plus de 12.000 points, le Nikkei japonais et le Hang Seng de Hong Kong retrouvaient leur niveau d'avant 2001, soit respectivement à plus de 16.500 et 18.500 points. Les places boursières arabes affichaient, elles aussi, des hausses importantes de l'ordre de 20% dues pour l'essentiel à la montée des prix des hydrocarbures et à l'accroissement de la capitalisation boursière dans les pays du Golfe. L'Algérie affiche des prévisions de croissance de 5%, les mêmes que celles retenues par la Tunisie, le Maroc et l'Egypte pour cette année, alors que les chiffres parus ces derniers temps dans la presse nationale marquent une certaine confusion s'agissant de l'évaluation du PIB de l'Algérie, le franchissement de la barre des 100 milliards de dollars US (102) annoncé au début de l'année 2006 semble être remis en cause puisqu'il est prévu un PIB à hauteur de 97-98 milliards de dollars pour cette année. L'Algérie a-t-elle oui ou non franchi la barre historique des 100 milliards de dollars an...Cette croissance reste cependant fragile car liée au seul accroissement des prix des hydrocarbures et non pas à l'accroissement de la production dans le secteur du gaz et dans celui des hydrocarbures liquides, laquelle semble avoir atteint un palier à fin 2005...