Le peuple sahraoui n'attend que la communauté internationale pour le sortir de l'impasse. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait tiré la sonnette d'alarme il y a quelques jours, lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Cette fois ce sont pas moins d'une dizaine d'ONG internationales, notamment italiennes et espagnoles à souligner l'urgence d'approvisionner en denrées alimentaires les camps de réfugiés sahraouis menacés de famine d'ici à la fin de l'année. «La situation dans laquelle se trouvent les stocks alimentaires dans les camps des réfugiés sahraouis est hautement préoccupante dans la mesure où ils ne pourront pas couvrir les besoins vitaux en alimentation des réfugiés sahraouis jusqu'à la fin de l'année», ont affirmé ces ONG dans un communiqué urgent. Ces ONG, ont averti qu'«en l'absence d'une réponse urgente au niveau international, cette situation conduirait à une crise humanitaire dans les camps de réfugiés sahraouis». Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) avaient indiqué, rappelle-t-on, que les réfugiés sahraouis sont menacés par un sérieux manque de nourriture. Le PAM et le HCR avaient fait savoir, en août dernier, que sans une nouvelle infusion de fonds dans l'immédiat, les réfugiés ne recevront que 11% de l'aide alimentaire quotidienne nécessaire. Le PAM avait informé qu'il lui fallait 8,336 tonnes de nourriture, d'une valeur estimée à 3,7 millions de dollars. «Vu le manque d'attention internationale à leur souffrance, obtenir des contributions régulières d'aide alimentaire pour les réfugiés du Sahara occidental est extrêmement difficile», avait déclaré à Genève Daly Belgasmi, du PAM. Les plus affectés seront les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les mères qui allaitent, avait-il précisé. A cette grave situation humanitaire s'ajoutent la répression quotidienne et la violation à grande échelle des droits de l'homme à l'intérieur des territoires sahraouis. Des agissements qui renseignent sur l'affolement du Royaume chérifien qui continue d'accumuler les échecs, après notamment la vague de reconnaissance de la Rasd et le soutien quasi unanime de la communauté internationale au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La militante des droits de l'Homme sahraouie, Mme Aminatou Haidar, a appelé, samedi à la Haye, la communauté internationale à «mettre en oeuvre concrètement des mécanismes de protection» des sahraouis dans les territoires occupés par le Maroc, soumis depuis le début de l'intifadha «aux pires exactions» des autorités d'occupation. Mme Haidar a également appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur le Maroc pour lever le blocus imposé aux territoires occupés et permettre aux ONG, journalistes et autres organisations humanitaires à se rendre dans les villes «en ébullition» comme Dakhla, Laayoun voire dans le sud du Maroc, pour constater la répression féroce qui frappe les Sahraouis qui revendiquent leur droit à l'autodétermination. Même un comité ad hoc du Parlement européen, dont une visite dans les territoires sahraouis a été programmée depuis plus d'un an, a été empêché par Rabat. Ce qui a d'ailleurs été fermement condamné par le Parlement européen. Ainsi, pris entre le marteau de la répression et l'enclume de la famine, le peuple sahraoui n'attend que la communauté internationale pour le sortir de l'impasse.