Selon le diplomate, “ces derniers jours ont connu une escalade sans précédent de la part des forces de sécurité marocaines qui ont procédé, mardi, à l'interpellation du militant des droits de l'Homme Ali Salem El Tamek”. Hier encore, les services de renseignements marocains ont arrêté à Casablanca plusieurs militants sahraouis. L'ambassadeur de la RASD à Alger, M. Mohamed Yeslem Bessat, a affirmé, hier, que le Maroc doit accepter la tenue d'un “référendum libre et urgent pour la décolonisation des territoires sahraouis occupés”. Lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade, M. Bessat a indiqué que “deux choix s'offrent au Maroc, soit l'organisation d'un référendum libre, juste et urgent en application de la légalité internationale ou la liquidation totale du peuple sahraoui à travers des génocides”. Le diplomate a rappelé “l'appel urgent” adressé, mardi, par le président sahraoui M. Mohamed Abdelaziz au secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, pour garantir les “conditions propices” à la décolonisation du Sahara occidental, et intervenir pour la libération des détenus sahraouis et la protection du peuple sahraoui contre les violences marocaines dans les territoires occupés. Il a en outre exhorté l'ONU à assumer ses responsabilités face à “l'injustice et à l'oppression” vécues par le peuple sahraoui, mettant en garde l'ONU, la communauté internationale et le Maroc contre le risque d'“un génocide” dans les territoires occupés en cas de poursuite de la politique de “répression”. Soulignant le caractère pacifique de la lutte du peuple sahraoui, M. Bessat a appelé l'ONU et sa Mission pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) à sortir de leur mutisme, contraire aux principes et idéaux de la Charte des Nations unies. Il a réitéré, à ce propos, l'attachement de la RASD et du Front Polisario à l'application de la légalité internationale et de la décision de la Cour internationale de justice de La Haye de 1975 relative au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le diplomate sahraoui a appelé, dans ce sens, l'Espagne une nouvelle fois à fournir davantage d'efforts pour le règlement de la question sahraouie, en sa qualité d'autorité de tutelle du territoire, selon l'ONU. Par ailleurs, M. Bessat a estimé que la nomination d'un représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, au Sahara occidental devrait favoriser le soutien de la cause sahraouie juste et donner à ce peuple le droit à l'autodétermination. S'exprimant sur la situation dans les territoires sahraouis occupés, l'ambassadeur a précisé que “ces derniers jours ont connu une escalade sans précédent de la part des forces de sécurité marocaines qui ont procédé, mardi, à l'interpellation du militant des droits de l'Homme Ali Salem El Tamek”. “Les services de renseignements marocains ont arrêté, mercredi matin à Casablanca, plusieurs militants sahraouis des droits de l'Homme, dont Mohamed El Moutawakel et Mohamed Fadhel Kawdi”, a-t-il ajouté, précisant que “suite à l'interpellation de ces symboles de l'Intifadha, la situation dans la région a de nouveau dégénéré, amenant le peuple sahraoui à organiser des manifestations massives à El Ayoun et à Dakhla”. Il a affirmé que “les actes de violence à l'encontre du peuple sahraoui ont pris des proportions hystériques et gravissimes ; en ce sens que les forces de répression marocaines sont allées jusqu'à se déguiser en portant la tenue sahraouie “draâ” et organiser des manifestations de soutien au Maroc afin de faire croire à l'opinion internationale que le peuple sahraoui ne veut pas l'indépendance”. Synthèse R. N.