Plus de 500 délégués de 25 pays d'Europe, d'Afrique et d'Amérique latine étaient présents, avant-hier, à l'ouverture de la 34e Conférence de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui. Valence (Espagne). De notre envoyé spécial Des militants des droits de l'homme et des représentants d'ONG ont pris part également à cette rencontre qui s'est tenue à l'université polytechnique de Valence (Espagne). Les participants ont réaffirmé d'une seule voix leur soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et encouragent la poursuite des négociations entre le Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui, et le Maroc. La présence de l'ambassadeur d'Algérie à Madrid, Mohamed Hannache, à cette conférence, a donné un cachet particulier aux débats en ce sens qu'elle se veut une réponse officielle au roi du Maroc qui n'a pas hésité, jeudi dernier, à s'en prendre sévèrement à l'Algérie. « La position de l'Algérie vis-à-vis de la question sahraouie est claire et constante », a-t-il insisté, soulignant que « l'Algérie n'acceptera jamais une solution en dehors de la légalité internationale, une légalité qui conforte et consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Pour l'ambassadeur, « on ne peut être en 2008 et accepter une autre solution qui ne respecte pas le droit international ». Tout en évoquant tous les droits que consacre la Déclaration universelle des droits de l'homme, le diplomate algérien a insisté sur le fait que « le peuple sahraoui ne demande qu'un seul droit élémentaire qui est le droit à l'autodétermination ». Le silence complice de l'Europe Lui succédant, les autres intervenants, représentant la société civile algérienne, ont parlé d'une même voix, exprimant la position de principe de l'Algérie, celle de la défense du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et au soutien du Front Polisario en tant que mouvement de libération nationale reconnu par la communauté internationale. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a vivement déploré le fait que le royaume chérifien continue à « torpiller » la reprise des négociations avec le Polisario en imposant comme condition « sa solution d'autonomie sous la souveraineté marocaine », ainsi que son « refus de la désignation du nouveau envoyé personnel proposé par le secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental ». Intervenant à l'ouverture de cette conférence, M. Abdelaziz a condamné cette « attitude intransigeante », toute en renouvelant toutefois la disponibilité du Polisario à reprendre ces négociations directes « dans le cadre défini par le Conseil de sécurité des Nations unies (...), de bonne foi et sans conditions préalables ». Le président sahraoui déplore, dans ce cadre précis, l'absence de « réelles pressions » de la communauté internationale sur le Maroc et « le silence complice de certaines parties influentes qui encouragent le Maroc à continuer à violer le droit international ». Pire, regrette le SG du Front Polisario, « l'UE vient de signer un accord de statut privilégié » au Maroc. Cet accord, selon lui, devrait être accompagné de « conditions qui mettraient fin aux violations systématiques des droits humains au Sahara occidental et au pillage des ressources naturelles dans les territoires occupés sahraouis ». Dans ce cadre, il a interpellé l'Union européenne, en particulier la France et l'Espagne, pour « replacer les choses dans leur contexte » en tenant compte « des principes et valeurs de l'UE ». Il n'a pas omis d'insister sur le fait que « le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, ne demande qu'une seule solution démocratique juste, tenant compte de la légalité internationale qui consacre la volonté populaire et nationale du peuple sahraoui qui est incontournable ». Pour Mohamed Abdelaziz, « le droit du peuple sahraoui est un droit sacré, à l'instar des droits de tous les peuples et des pays colonisés ». A signaler un fait inédit : la présence de délégations russe et estonienne à la manifestation de Valence qui devrait réaffirmer lors de sa clôture aujourd'hui sa solidarité en faveur de la lutte politique du peuple sahraoui.