Le président de la formation béjaouie, Noureddine Laklak, est persuadé qu'il construira un grand club. En s'imposant, vendredi dernier, à Constantine face au Mouloudia local, le MO Béjaïa semble avoir retrouvé un nouveau souffle. Il est certainement trop tôt pour affirmer que ce club a exorcisé ses vieux démons et qu'il est sur la voie du renouveau. Chaque match de football a sa propre vérité et nul ne peut prédire ce qui attend ce club lors de sa prochaine sortie sur le terrain face à l'USM El Harrach, même si celle-ci aura lieu à Béjaïa. Une idée que partage le premier responsable du club, son président Noureddine Laklak, qui sait que dans les circonstances vécues par le MOB ces derniers temps, il faut éviter de verser dans le triomphalisme. «Je suis conscient que le Mouloudia béjaoui est passé par une période des plus délicates et que ce n'est pas une victoire fût-elle avoir été acquise à Constantine face à un club de la stature du MOC qui me fera croire que tout ne sera plus que mauvais souvenir. Il y a que ce succès est de nature à redonner confiance aux joueurs et à leur entraîneur Alain Moizan, ne serait-ce que pour faire taire leurs détracteurs», nous a dit celui qui demeure convaincu que le MOB mérite largement une place en division1 et qui entend lui donner les moyens pour que cet objectif soit réalisé. «Cette victoire face au MOC est d'abord celle des joueurs mais aussi celle de leur entraîneur. Lorsqu'il est venu au club, Alain Moizan n'a pas eu que des fans. Nombreux ont été ceux qui ont douté de ses compétences, notamment en voyant qu'avec lui le MOB ne gagnait toujours pas. Pour ma part, j'étais persuadé du contraire. Je savais que Moizan avait besoin de temps parce qu'en débarquant chez nous, il ne connaissait rien du club et de ses joueurs. Il travaillait et en même temps il découvrait. Ce succès de Constantine va le mettre en confiance et avec lui le groupe des joueurs. Le MOB ne peut rester dans la position qui est la sienne. Il va se reprendre, j'en suis plus que certain» poursuit-il. Il faut dire que les derniers résultats du club béjaoui ont créé un climat de méfiance. «A Béjaïa on veut tout, tout de suite, nous dira Laklak. On veut que vous plantiez un arbre le matin et qu'il donne des fruits l'après-midi. En venant au club, j'avais pourtant averti que la tâche n'est pas impossible mais qu'elle allait demander du temps et de la persévérance. Je suis un manager et je sais de quoi je parle. Malheureusement il se trouve que certains, aidés par des relais au sein de la presse locale, ne font que dans la déstabilisation. Vous ne cherchez qu'à construire et eux ne font que détruire. C'est leur jeu favori. Ces personnes manipulent tellement bien les gens qu'ils leur font oublier que si le MOB est en superdivision2 c'est grâce à moi. Il n'y a, pour cela, qu'à se référer aux coupures de presse de l'époque pour voir que le MOB était en pleine dérive lorsque je suis venu pour lui apporter mon aide. Il avait, alors, grimpé de 14e à la 5e place du classement général, ce qui lui avait valu d'avoir une place en superdivision2». D'autre part, les mauvais résultats enregistrés par le club ne surprennent pas Noureddine Laklak. «Ce club était dans un état d'abandon. Personne ne voulait de lui à l'intersaison. Quand je l'ai pris il n'y avait rien. Au moment où tous les autres clubs avaient bouclé leur recrutement, le MOB n'avait qu'un seul joueur sous contrat à savoir Abdelli. C'est dire que nous sommes partis de zéro et fait une course contre la montre pour monter un effectif. D'ailleurs, nous avons été les derniers à déposer les licences à la ligue nationale et à la dernière minute. Cet effectif a été monté pour une large partie par l'ex-entraîneur Slimani, ce qui fait que nous ne connaissions pas le niveau des joueurs. Il s'avère aujourd'hui que plusieurs d'entre eux n'ont pas le niveau». Cette situation changera bientôt selon le président du MOB qui table sur le mercato pour cela. «Une chose est sûre, il n'y aura plus 30 joueurs dans cet effectif, nous a dit Laklak. Les libérations se feront sur recommandation de Moizan notre entraîneur, car, maintenant, il connaît mieux les joueurs. Quant aux nouveaux, nous tablons sur le recrutement de 4 à 5 joueurs toujours selon les voeux de Moizan qui nous indiquera les postes à pourvoir. Les joueurs sont désormais avertis. La balle est dans leur camp pour donner satisfaction à leur coach». Une sorte de mise en garde de la part du président qui souhaite voir ses joueurs s'imprégner de la solidarité de groupe qui leur manquait tant en début de saison lorsqu'ils étaient venus des quatre horizons.