Des personnages héroïques dans un décor et une architecture des plus mirifiques, sur un fond de dialogue des civilisations. A voir grands et petits. Il y a bien longtemps, deux enfants étaient bercés par la même femme. Azur, blond aux yeux bleus, fils du châtelain, et Asmar, brun aux yeux noirs, fils de la nourrice. Elevés comme deux frères, les enfants sont séparés brutalement. Mais Azur, marqué par la légende de la fée des djinns que lui racontait sa nourrice, n'aura de cesse de la retrouver, au-delà des mers. Les deux frères de lait devenus grands, partent chacun à la recherche de la fée. Rivalisant d'audace, ils iront à la découverte de terres magiques, recelant autant de dangers que de merveilles......Un dessin animé captivant qui présente notre civilisation arabe dans toute sa splendeur. Le film Azur et Asmar présente aussi des décors, paysages et architectures arabo-musulmans comme personne. Le Maghreb est flamboyant avec ses souks parfumés d'épices, ses mosquées, ses somptueux palais, ses palmiers et ses belles femmes toutes drapées de soie et parées de colliers en argent, comme si elles sortaient tout droit des tableaux d'Etienne Dinet...L'âge d'or de notre civilisation est rehaussé de féerie. Un joli conte merveilleux...Le dialogue dit en arabe et en français, sans le moindre sous-titre, est l'aspect le plus significatif de l'engagement du réalisateur pour l'ouverture des cultures sur les autres et contre le racisme. La version présentée aujourd'hui est celle que le public voit en France. Pour les autres pays, les dialogues dits en arabe ne peuvent être doublés ou sous-titrés à la demande de Michel Ocelot. Le film a été vendu dans plus de 40 pays. L'Algérie est l'un des premiers pays où il est vu en dehors du pays d'origine. Il faut noter que le film Azur et Asmar arrive sur notre grand écran, (celui de la salle d'Ibn Zeydoun de Riadh El Feth), cinq jours seulement après sa sortie mondiale en France, mercredi dernier. Au- delà de son aspect humoristique, drôle et divertissant, le film aborde l'aspect culturel des pays des deux côtés de la Méditerranée. Il abat ainsi les superstitions et les clichés tout en suscitant la réflexion sur le dialogue des civilisations, et ce, en plaçant, sur un pied d'égalité l'Orient et l'Occident. Mais avec un arrière- goût d'exotisme tout de même qui s'en ressent, auquel le réalisateur n'aurait peut-être pas pu y échapper, tout compte fait, à partir du moment où le film est, par essence, un moyen pour faire rêver de par des images un peu plus réelles que d'ordinaires. Un divertissement ludique qui consiste à émerveiller les petits et les faire plonger indubitablement dans cette belle histoire de prince charmant et de princesse captive à délivrer. Avec un happy end, toujours à la clef. A l'affiche, grâce au distributeur Kino Max (au compteur L'interprète, (USA,-2005) de Sydney Pollack, Coup de foudre à Bollywood, (2004), Kirikou et les bêtes sauvages, (France-2005), Le Tigre et la neige, (2005) et bientôt MaradonnaMaradona, (Espagne-France, 2006) d'Emir Kusturika), le film Azur et Asmar est projeté chaque jour jusqu'à vendredi à la salle Ibn Zeydoun, tous les matins à partir de 10h30, ensuite seulement le vendredi à la même heure, à partir de la semaine prochaine. Un film à regarder, grands et petits.