Depuis deux jours, cet organisme de gestion de l'immobilier est secoué par deux mouvements de protestation successifs. Que se passe-t-il à l'Opgi de Béjaïa? Depuis deux jours, cet organisme de gestion de l'immobilier est secoué par deux mouvements de protestation successifs qui ne sont pas sans dénoter que rien ne va plus dans cette entreprise. Si de par le passé, l'office faisait parler de lui concernant, notamment le déficit dans la collecte des créances chez les locataires, aujourd'hui, ce sont «les malversations et les marchés douteux» qui alimentent la chronique locale. Un mouvement de contestation n'a pas, en effet, manqué de délier les langues. Aussi bien à l'intérieur de l'office qu'à l'extérieur, on n'hésite plus, en effet, à parler de «magouilles et autres malversations». Les travailleurs de l'office ont, d'abord, observé un débrayage de trois heures. Ce mouvement, qui, selon les syndicalistes de l'office, a été marqué par une adhésion à 90% à l'échelle de la wilaya, est la deuxième action après le sit-in des syndicalistes tenu en avril dernier devant le siège de la direction générale et la lettre ouverte adressée au ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Ajouté à toutes les assemblées générales tenues, le conflit, qui oppose les travailleurs au directeur général, depuis son installation, n'a toujours pas trouvé de solution. C'est pourquoi, explique-t-on, ce recours à un arrêt de travail du personnel, qui se sera rejoint le lendemain par les cadres de l'office. Ces derniers, découvrant au petit matin de mardi, les nouvelles instructions du directeur concernant l'horaire d'ouverture du siège, ont manifesté leur mécontentement. Les griefs rendus publics peuvent être résumés en quelques points jugés pour le moins importants. Du non-respect de la représentativité syndicale, une mise au tiroir des sollicitations de la commission de négociation et de concertation sur les détachements et les primes jusqu'à l'occultation de la convention collective en vigueur en passant par la promulgation unilatérale, sans consultation du partenaire social, d'une nouvelle convention, autant de points sur lesquels s'est appuyé, hier, le secrétaire général du syndicat d'entreprise et le président du comité de participation qui est en même temps secrétaire de la section syndicale de la direction générale de l'office qui nous rendait visite dans notre bureau de Béjaïa déduisant, par conséquent, la révision à la baisse des avantages socio-professionnels des personnels. Il va sans dire de la gestion du personnel controversée qui s'illustre, selon toujours le syndicaliste, par «une permanisation sans consultation des représentants des travailleurs, un recrutement complaisant» à côté des «multiples et incohérentes dépenses». A l'extérieur de l'office, c'est-à-dire chez les clients, la colère qui couvait depuis des mois éclate à la faveur de ce mouvement interne. La vente à deux personnes différentes d'un même local commercial revient avec insistance. Ceux acquéreurs de deux locaux au quartier Séghir, nous ont déjà fait part de leur mésaventure. Ayant acquis d'une façon très réglementaire des locaux commerciaux, alimentés en gaz et en électricité, ils ont été surpris de découvrir, quelques mois après, un autre propriétaire en activité. «Le plus grave est que ce deuxième propriétaire est détenteur d'un document similaire aux nôtres», explique, l'un d'entre eux qui souligne «avoir porté l'affaire en justice sans résultat pour l'instant». Ces deux exemples que nous citons ici ne sont que très peu devant l'ampleur de la situation. D'autres révélations sont à découvrir dans les jours à venir. Les personnes «arnaquées» ne jurent que par le recouvrement de leur droit.Avec la contestation interne et les révélations graves externes, la justice se doit d'intervenir. C'est là l'attente citoyenne.