Comparativement au nombre des terroristes en activité, cela représente de 70% à 80% en moins. Théoriquement, il ne reste plus que quelques individus irréductibles au maquis puisque, selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, les dernières poches du terrorisme islamiste seraient anéanties. Leurs effectifs au maquis ont été réduits de 80%, selon le ministre de l'Intérieur. «Le nombre d'individus armés a baissé d'environ 750 à 800, entre prisonniers, tués et repentis depuis le référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, en septembre 2005», a indiqué M.Zerhouni qui s'exprimait hier, en marge de la cérémonie de présentation de voeux à l'occasion du 1er Novembre, au président de la République, tenue au Palais du peuple à Alger. «Depuis septembre 2005 jusqu'à aujourd'hui, le nombre de personnes qu'ils (les groupes armés) ont perdues entre prisonniers, tués et repentis est d'environ 750 à 800 (...). C'est une perte énorme pour eux», a déclaré le ministre de l'Intérieur. Il a ajouté que «cela peut paraître peu, comparé au bilan de la Concorde civile», en 2000, qui a permis la mise hors d'état de nuire de 6000 hommes armés sur un total de 8000. Il a relevé que comparativement au nombre total des individus armés en activité actuellement, «cela représente de 70% à 80%» en moins. Les chiffres avancés quant au nombre de terroristes éliminés et ceux en activité font l'objet de controverses. Il est difficile en effet d'arrêter un bilan définitif. Il y a une année, le nombre d'irréductibles a été estimé à environs 400 islamistes armés. Un chiffre relativement constant depuis l'année 2004. En marge de l'ouverture de la session d'automne de l'APN, le 3 septembre dernier, Yazid Zerhouni a révélé que «sur une année, environ 500 terroristes ont été abattus ou capturés par les forces de sécurité», dans le cadre de la lutte antiterroriste. Dans un bilan provisoire, annoncé en juillet dernier, le ministre de l'Intérieur a indiqué que «250 à 300 terroristes» ont déposé les armes, bénéficiant ainsi des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. La population islamiste est essentiellement composée des membres du Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Ces terroristes se manifestent régulièrement dans les maquis de Kabylie (Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès et Béjaïa), à l'est du pays (Skikda, Jijel et Khenchela), à l'ouest (Sidi Bel Abbès) et le sud du pays depuis que le Gspc a voulu se donner une dimension internationale en faisant allégeance au réseau d'Al Qaîda. Les chiffres avancés hier par M.Zerhouni ne sont pas définitifs puisqu'il s'agit selon lui d'estimations. «L'élément de référence essentiel est la comparaison du nombre actuel d'attentats et d'actes (...) par rapport à l'année passée. On constate qu'il y a une chute importante», a-t-il fait remarquer. «La situation s'est atténuée. Si on se base sur les statistiques depuis le référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale en septembre 2005, le nombre d'actes a considérablement diminué. Mais il y a encore des groupes qui sont récalcitrants» à l'offre de paix, a-t-il dit. Ces récalcitrants «sont ceux que la Charte a exclus: les auteurs des attentats et de viols. C'est à ceux-là qu'on a affaire», a indiqué M.Zerhouni. L'activité terroriste n'a pas cessé tout au long de l'année 2006 même si la situation sécuritaire est sans commune mesure avec la décennie sanglante du milieu des années 90. Il reste que les groupes terroristes font encore des morts, notamment dans des attentats à la bombe, et avec le retour des voitures piégées. Commentant les derniers attentats commis à Alger, Yazid Zerhouni a déclaré que «poser une bombe, c'est facile à faire». Il a affirmé que le recours par les groupes armés aux explosifs est «la preuve» de leur faiblesse. Il a appelé, dans ce cadre, les professionnels de la presse à «ne pas tomber dans le piège» des groupes armés, en médiatisant outre mesure leurs attentats.