Le baril a perdu plus de 20 dollars depuis l'été. Les prix du baril de brut sont passés, mardi, sous la barre des 58 dollars. A New York, le baril de light sweet crude pour livraison en décembre a perdu 1,11 dollar à 57,25 dollars, après avoir reculé auparavant jusqu'à 57,05 dollars tandis qu' à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a baissé de 1,24 dollar pour s'établir à 57,44 dollars, sur la même échéance, vers la fin de l'après-midi de mardi. Cette tendance à la baisse est induite, principalement, par le ralentissement de la demande chinoise qui a enregistré une croissance de l'ordre de 3% seulement alors qu'elle avait habitué le marché pétrolier, depuis 5 mois, à une augmentation de la consommation avoisinant les 8%. Une constat accentué par la perspective de l'augmentation des réserves américaines et l'annonce, dans le même pays, d'un temps doux pour les prochains jours. Intervenant en dépit de la décision de l' Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), de réduire sa production, à compter d'hier de 1,2 million de barils par jour, cette tendance à la baisse traduit le scepticisme qui caractérise les animateurs du marché pétrolier quant à une baisse effective de la production. Il est, d'ailleurs, de notoriété publique, que certains membres de l'organisation, «trichent» quand il s'agit de réductions conséquentes et même pour ce qui est du respect des quotas de production assignés à chacun des pays, en fonction de ses réserves et de ses capacités de production. En effet, ladite décision, prise à Doha le 19 du mois en cours et qui devait porter la production du cartel à 26,3 millions mb/j afin de freiner la baisse des prix, ne semble pas, du moins pour le moment, atteindre le but escompté. Les prix continuent leur dégringolade qui a fait perdre aux pays exportateurs quelque 20 dollars par baril et ce, depuis l'été quand les prix ont frôlé la barre des 80 dollars. Cette réduction, la première décidée par l'Opep, de manière concertée depuis avril 2004, a déjà poussé des figures de proue du cartel à s'exprimer sur la question. Le ministre iranien du Pétrole a considéré que les cours actuels du baril ne nécessitent pas le recours à une deuxième réduction, tout en déclarant que «nous espérons que tous les pays membres de l'Opep appliqueront la baisse»; faisant allusion par là au scepticisme marquant les animateurs du marché pétrolier, provoqué par l'éventualité de la transgression, par certains pays, de la décision de Doha. Pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil s'est montré rassurant quant à la stabilisation des prix autour des 60 dollars tout en estimant qu' «ils pourraient même remonter au début de l'hiver». Un avis qui se base sur les positions de pays grands producteurs de pétrole, à l'instar de l'Arabie Saoudite, le Koweït et la Libye qui ont affirmé leur intention d'appliquer la décision de réduction de leur production. Chakib Khelil a indiqué, par ailleurs, que l'Opep pourrait procéder à une nouvelle réduction de sa production, lors de la prochaine réunion extraordinaire qui aura lieu au Nigeria, le 14 de ce mois. Cela, précise-t-il, «si la réduction déjà décidée n'est pas suffisante». Une manière de dire aux grosses têtes du marché pétrolier, que le cartel est capable, le cas échéant, de prendre des décisions et de stopper la chute des prix. Dans la même trajectoire, le Venezuela a demandé, aux membres de l'organisation, de procéder à une réduction supplémentaire.