Devant l'ampleur du phénomène de l'émigration clandestine, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Laddh, d'Oran, vient de tirer la sonnette d'alarme. Dans un communiqué, la Laadh demande aux pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires et urgentes qui s'imposent pour tenter d'endiguer le phénomène qui est à l'origine de la mort d'une centaine de jeunes harraga et la disparition d'autant de leurs compagnons d'infortune au large des côtes des contrées ouest du pays, notamment celles de la région d'Oran. En effet, durant ces deux derniers mois, les gardes côtes de la façade maritime ouest ont été sollicités presque régulièrement de jour comme de nuit pour intervenir et secourir des boat people au large d'Oran. Le littoral de la région est d'Oran a le triste privilège d'attirer de jeunes aventuriers de toutes les contrées du pays rêvant de connaître l'eldorado ibérique, voire européen, quitte à y laisser leur vie dans une hypothétique traversée de la Méditerranée. Selon le chargé de la communication auprès du groupement de la Gendarmerie d'Oran, près de 80 tentatives d'émigration clandestine ont été avortées par les gardes côtes de la façade maritime ouest, en étroite collaboration avec les gendarmes des unités territorialement compétentes, en deux jours mardi et mercredi derniers, sur les côtes oranaises. La plupart d'entre elles ont été mises en échec sur le littoral est. Six jeunes harraga, dont l'âge n'excède pas 25 ans, ont péri noyés la semaine dernière au large du complexe Les Andalouses. Huit autres ont été portés disparus. Cet énième naufrage d'un boat people a suscité la consternation et l'inquiétude des familles oranaises. L'association Rétablissement des liens familiaux (RLF), installée au niveau du Croissant-Rouge algérien d'Oran s'est retrouvée avec du pain sur la planche depuis l'apparition de ce phénomène. Elle n'était auparavant sollicitée par des familles que pour des avis de recherche de personnes perdues de vue. Depuis plus d'une année, le bureau de RLF voit défiler des centaines de familles venues des différentes régions de l'Ouest pour signaler la disparition d'un de leurs enfants qui a pris part à l'aventure. Certaines familles affirment par contre, que leur enfant aurait réussi la traversée mais aurait disparu en Espagne. Le cas de ce couple sauvé au large des côtes d'Aïn Témouchent est hautement illustratif.