La Laddh tire la sonnette d'alarme. Elle vient d'informer les ONG internationales sur l'ampleur de la répression. Le président de l'audience près la cour de Djelfa a condamné, hier après-midi, Hafnaoui Ghoul à trois mois de prison ferme, 10 000 DA d'amende et 100 000 DA de dommage et intérêts au wali de Djelfa. Cette condamnation, prononcée une semaine après la mise en délibéré de l'affaire, a déçu plus d'un ; au moment où l'on parle d'un “prétendu” apaisement dans le conflit presse-pouvoir. Il faut rappeler que le tribunal de Djelfa s'est “contenté” d'une peine de deux mois de prison ferme, le 9 juin dernier, pour Hafnaoui, et ce, suite à la publication d'un entretien qu'il a accordé au quotidien Le Soir d'Algérie le 18 mai 2004. À présent, il reste à Hafnaoui un pouvoir de cassation auprès de la Cour suprême. Par ailleurs, la cour de Djelfa examinera l'appel formulé par les avocats de Hafnaoui, après sa condamnation, le 23 juin dernier, à deux mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende, suite à la publication de son rapport “accablant”, dans l'édition du 24 mai 2004, du quotidien arabophone El Djazaïr News. Par ailleurs, dans un communiqué adressé, hier, à la rédaction, la ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme estime que “l'arrêt est la confirmation d'une injustice qui fait suite à un harcèlement judiciaire, qui dure depuis plusieurs mois, car il n'est pas fondé sur l'examen objectif des faits, mais uniquement sur l'engagement de Hafnaoui Ghoul en faveur de la défense des droits de l'Homme”. et d'ajouter : “c'est le temps des procès montés de toute pièce contre les journalistes, les militants des droits de l'Homme et les jeunes manifestants sur l'ensemble du territoire national. La Laddh condamne avec la plus grande fermeté cette escalade dans la répression contre les journalistes, les militants des droits de l'Homme et les jeunes manifestants. Elle se solidarise pleinement avec leurs familles et demande leur libération.” La Laddh a précisé qu'elle a informé les ONG internationales des droits de l'Homme, la commission des droits de l'Homme de l'ONU, et l'Observatoire international des défenseurs des droits de l'Homme, de l'ampleur de la répression qui s'abat sur tous les algériens. Elle a appelé également, les partis politiques, les associations et les parlementaires à dépasser leurs différends politiques pour assumer leurs responsabilités afin que tous les algériens, toute tendance politique confondue, puissent enfin s'exprimer et occuper l'espace public confisqué depuis plusieurs décennies. L. G.