Les militants s'en remettent au conseil consultatif pour trancher la question au moment où les deux tendances campent sur leurs positions. Le débat autour de l'éligibilité des élus MSP ayant plus de deux mandats aux échéances de 2007 divise la formation de M.Boudjerra Soltani. Chaque partie campe sur sa position, en attendant le verdict final qui sera prononcé par le conseil consultatif dont la réunion est prévue, selon nos sources, au mois de décembre. «Le président du parti a émis une idée qui n'a pas de caractère exécutoire. Il est libre, en sa qualité de militant du MSP dont il détient la direction, de formuler des propositions. Concernant maintenant la décision finale, elle appartient en dernier lieu au conseil consultatif», affirme M.Abdelkader Semari, chef du groupe parlementaire du MSP. A l'heure actuelle, les deux tendances préfèrent exposer les divergences de leurs points de vue via la presse interposée. Notre interlocuteur nous confirme que la question n'a pas été débattue au sein du parti.«Effectivement il y a des cadres qui ne partagent pas les idées de Soltani, eux aussi ont leur position à défendre. Nous inscrivons cela dans le cadre des débats d'idées très chers au MSP» défend-il. Mais force est de constater que ce n'est pas la première fois qu'un vent de contestation souffle sur cette formation politique. Les positions prises par M.Boudjerra Soltani depuis son élection à la tête du parti, ne cessent d' être contredites par les cadres dirigeants. Le conseil consultatif avait, rappelle-t-on, pris la défense du président du parti, lorsque ce dernier a décidé de rejoindre le staff de l'ex-chef de gouvernement en tant que ministre sans portefeuille. Cet épisode a été sanctionné par la mise à l'écart de plusieurs cadres. La réconciliation nationale et le retour du FIS sur la scène politique constituent les autres points de discordance. Et pour cause, alors que Soltani ne voit pas d' inconvénient à ce que le processus de la réconciliation nationale «aboutisse à une amnistie générale dans l'intérêt du pays et du peuple» et au moment où il défend le droit de Rabah Kebir, dirigeant de l'ex-FIS, d'activer dans le cadre d'un parti politique, son vice-président, M.Saïdi, estime que la question relative à l'amnistie générale est prématurée.«Il ne faut pas devancer les événements. Ce dossier est étroitement lié aux résultats du projet de la réconciliation nationale» a-t-il défendu sur les colonnes de l'Expression. Il souligne «qu'il faut garder à l'esprit que des groupes armés refusent de renoncer à leurs activités militaires, en dépit des mesures de grâce contenues dans le projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Quant au souhait de Kebir, il estime qu'il est rentré au pays dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Il ne doit pas bénéficier de mesures exceptionnelles», ajoute-t-il, la charte est claire sur cette question, «Elle doit s'appliquer, a t-il souligné, à tous les Algériens. Je ne comprends pas pourquoi certains voudraient que l'on recourt à des mesures d'exception au profit de Rabah Kebir». La réunion du conseil consultatif du MSP permettra de trancher les débats sur ces questions phares. Cette instance va-t-elle récidiver en s'alliant à Soltani? Wait and see.