On ne change pas une équipe qui gagne, c'est le slogan arboré par «les adversaires internes de Soltani». Le Mouvement de la société pour la paix, MSP, procédera, cet après-midi, à l'installation des commissions régionales de candidatures, chargées d'arrêter les listes pour les élections législatives. Le coup d'envoi sera donné au Club du Moudjahid à Alger, à l'occasion d'une rencontre régionale regroupant les membres des conseils consultatif des wilayas du centre du MSP. Au grand bonheur des cadres du parti, le conseil consultatif a décrié une proposition émise par M Boudjerra Soltani, président du Mouvement, concernant l'interdiction faite aux élus ayant plus de deux mandats de se présenter aux élections du 17 mai. C'est, pour les observateurs, le prix qu'a payé le ministre d'Etat, sans portefeuille, pour préserver son poste au sein du gouvernement. On ne change pas une équipe qui gagne, c'est le slogan arboré par «les adversaires internes de Soltani». Dans ce sillage, il ne faut pas s'étonner de voir lesdites commissions de candidature reconduire les mêmes personnalités. «Avec uniquement 38 députés et 10 sénateurs, nous avons constitué, durant cette législature, une véritable force de proposition au Parlement», souligne un cadre du parti. Il ajoute que «le rendement politique des élus du MSP est nettement supérieur à celui engagé par les autres formations». Même si le parti a clos, officiellement et jusqu'à nouvel ordre, le débat sur la corruption, il s'avère, selon des sources proches de cette formation politique, que ce dossier sera déterré à l'occasion de la campagne électorale: «La lutte contre la corruption qui ternit l'image du pays doit se poursuivre il y va de la crédibilité du pays», précise notre interlocuteur. Le Mouvement de la société pour la paix, qui pratique l'entrisme politique par excellence, va essayer de charmer le lectorat islamiste. Un terrain occupé aussi par El Islah. Quelles sont les chances du MSP, qui inscrit, depuis 2004, sa démarche politique dans un cadre global, sous la casquette de l'Alliance présidentielle? Sachant aussi que, contrairement à 2002, cette formation tient à marquer ses distances avec les anciens du Fis dissous, en application, dit-on, à l'esprit de la charte pour la paix, «qui exclut dans ses textes d'application, ces derniers de la vie politique». Pour le MSP, ces deux éléments sont perçus comme des «atouts». «L'appartenance à l'Alliance ne nous a jamais empêchés d'exprimer franchement nos positions», soutient notre interlocuteur. En effet, le parti retrouve de temps à autre son discours d 'opposition, lequel se fait de plus en plus ressentir à la veilles des échéances électorales. M.Aboudjerra Soltani ne s'est jamais privé, lorsqu'il juge utile, de tirer à boulets rouges sur le travail du staff de l'Exécutif, auquel il appartient. Parallèlement, le MSP ne s'est pas gêné d'approuver les réformes de l'éducation initiée par le président de la République. Soltani, dont le discours développe tous les paradoxes, a failli payer le prix de sa duplicité. Le 9 décembre 2006, le président de la République invite le MSP à choisir son camp «soit vous êtes avec nous, soit contre nous». Une déclaration qui a affaibli sérieusement le poids de Soltani à l'intérieur du parti, les contestations couvées depuis plus d'une année ont explosé pour demander la démission du chef du parti du gouvernement. Le jeu de coulisses a fini par régler cette question à l'amiable. Le MSP sera présent dans toute les circonscriptions. Il estime que l'abstention est plus dangereuse que la fraude. Il emboîte le pas au FLN, en estimant que la loi électorale garantit la transparence des élections, mettant au placard sa proposition relative à la désignation d'un gouvernement technocrate pour diriger le scrutin.