Sid Ali Sakhri, Rachid Gasmi, Zineb Laouedj, Marcel Bois et Juliana Sgrena, tous ont évoqué les mérites de cet «auteur talentueux». Comme de tradition, depuis déjà quatre années consécutives, le 11e Salon international du livre d'Alger, Sila 2006, a été l'occasion pour l'association des Libraires d'Alger (Aslia) de décerner le Prix des libraires qui est une façon de «récompenser une oeuvre de qualité, éditée en Algérie, soulevant un thème important et surtout apprécié par 1e public, très demandé en librairie...». Après Yasmina Khadra en 2003, le défunt Djamel Amrani en 2004, Maïssa Bey en 2005, cette année, le Prix des libraires est décerné à Waciny Laâredj, pour Le livre de l'Emir, un ouvrage de référence qui lui a demandé trois années d'effort et de recherche avant de voir le jour. Après des remerciements d'usage faits par Fatiha Soal, présidente de Aslia, destinés à tous ceux qui ont permis à ce prix d'exister et surtout de «survivre», entre autres, l'Anep, la Safex, des intervenants sont montés chacun pour dire un mot de ce rendez-vous qu'ils espèrent tous voir se renouveler et surtout ce qu'il pensent du lauréat de cette année. Sid Ali Sakhri, Rachid Gasmi, Zineb Laouedj, Marcel Bois et Juliana Sgrena, tous ont évoqué les mérites de cet «auteur talentueux», de cet «amoureux de la langue arabe», de ce «personnage sensible à la question des femmes», qui a le mérite de présenter des ouvrages de qualité, qui sont cités souvent en référence et dont les traducteurs, eux-mêmes lecteurs, en sont fascinés à tel point qu'ils les traduisent avec amour et passion. C'est ainsi donc que ce professeur de littérature arabe, d'abord à l'Université d'Alger puis à la Sorbonne, auteur de nombreux ouvrages dont Gardien des anges, Les miroirs de l'aveugle, Le Sang de la vierge, parfait bilingue mais qui a choisi d'écrire en langue arabe par «nostalgie aux contes racontés par sa grand-mère, par amour des Mille et Une Nuits longtemps confondus dans sa jeunesse avec le Coran et par dévotion à un instituteur qui lui a inculqué l'amour de la langue arabe», a reçu des mains de Maïssa Bey, le prix 2006 pour son ouvrage Le livre de l'Emir qu'il voulait surtout «un autre regard sur un personnage fort intéressant mais très contradictoire sur qui, jusque là, il n'y eut -à part deux ou trois exceptions- que des reprises ou des plagiats de textes, sans un véritable travail de recherche». Dans cet ouvrage, il est surtout question de la rencontre et de la relation de l'Emir Abd El-Kader avec Monseigneur Dupuche et de certaines facettes de ce personnage qui restent encore méconnues des lecteurs. Comme note de regret et, quelque part, d'amertume, le lauréat, bien que content qu'on lui eut attribué ce prix, se dit déçu que «son texte soit publié dans 25 journaux arabophones de l'Unesco, mais pas dans notre journal Ech-Chaâb».II termine néanmoins sur une note d'espoir en annonçant un projet de film cinématographique, se basant sur cet ouvrage, qu'il espère voir se concrétiser. A la question de savoir pourquoi ce Prix des libraires est toujours décerné à des plumes très connues, des noms déjà célèbres et qui n'en ont pas réellement besoin -cela ne veut pas dire que ces auteurs ne le méritent pas- et pas à de jeunes auteurs pour les encourager dans leurs écrits, la présidente de Aslia souligne que «c'est notre façon à nous d'exprimer la reconnaissance des libraires et des lecteurs envers cet auteur et notre manière de partager sa joie en contribuant à la création de cette oeuvre...mais rien n'empêche la création d'autres prix pour encourager les jeunes auteurs, il y a bien le prix Mohamed Dib, il pourrait y avoir de nombreux autres»...Y en aura-t-il d'autres?