Ils étaient tous là, militants et membres de la direction, unis dans une même pensée... Le FFS a gagné la partie à Tizi Ouzou. Il a pu organiser une marche pacifique et su faire marcher plus d'un millier de personnes en protestation contre l'assassinat de son élu: feu Rabah Aïssat et contre la violence. Tizi Ouzou a, l'espace d'un jeudi, renoué avec la pratique de la contestation politique pacifique. Ils étaient tous là, militants et membres de la direction unis dans une même pensée, une pensée à la mémoire de feu Rabah Aïssat, assassiné le 12 octobre dernier, dans un café de son village, Aïn Zaouïa. La foule qui grossissait à vue d'oeil commençait à se rassembler au niveau de l'esplanade devant le stade du 1er Novembre à Tizi Ouzou. Vers midi, le cortège s'ébranle digne et décidé. Emblème national en tète, suivi du fils Aïssat, portant le portrait de son père puis la foule de marcheurs brandissant les slogans tels: l'exigence d'une commission d'enquête internationale, ou encore pour l'alternative démocratique et sociale et plus de services de sécurité, plus d'insécurité. Parmi les marcheurs, les membres de la direction nationale de ce parti: Ali Laskri, Karim Tabbou, ou encore Djamel Zenati, et aussi le Dr Ahmed Djeddaï, ainsi que le fédéral du FFS pour Tizi Ouzou, Rabah Brahimi, et de nombreux autres venus de Béjaïa, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Alger, Boumerdès et même de Ghardaïa. Le FFS a su rassembler, hier, un millier de marcheurs selon la police et plus de 1500 selon les organisateurs. Toujours est-il que c'est l'une des premières marches pacifiques ayant drainé beaucoup de monde. La foule des marcheurs emprunte l'avenue Lamali, arrivée au niveau du carrefour du Djurdjura près de l'ancienne gendarmerie, elle respecte une halte; Une halte au cours de laquelle des badauds restés sur le trottoir, rejoignent les carrés des marcheurs, une seconde halte au niveau de la Maison de la culture et enfin elle arrive devant le siège de l'APW. Sur place, une minute de silence est observée par la foule et le fédéral Rabah Brahimi, prend la parole, la gorge nouée par l'émotion. Il commence par remercier la foule venue nombreuse pour prendre part à cette action, notamment les représentants des associations, les comités de villages, les syndicalistes, les étudiants et tous les citoyens. II affirme que cette journée est pour le FFS une journée de deuil et aussi une journée d'espoir démocratique. Au niveau du siège de la fédération du FFS et après que la marche se soit dispersée dans le calme, le secrétaire national à la communication, M.Karim Tabbou, a animé un point de presse. Ce dernier commence par développer les idées du FFS en affirmant qu'entre les groupes islamistes armés et les groupes islamistes de l'armée, seule une commission d'enquête internationale saura démêler l'écheveau. II est, ainsi, persuadé que l'assassinat de Rabah Aïssat est un assassinat politique, comme et après avoir réfuté la crise au sein du parti, il revient sur la venue de Rabah Kebir et dira: Au lieu d'être accueilli par un juge d'instruction il a été accueilli par des photographes! De même, Tabbou renvoie d'un geste de la main toute espèce d'alliance politique. Répondant à une question sur l'éventualité du retrait des élus de son parti des instances élues, M.Tabbou dira que le sujet n'est pas à l'ordre du jour. Terminant son point de presse sur une note d'humour politique, il affirme que le FFS est le syndicat des victimes, des disparus et autres citoyens bafoués dans leurs droits.