Une session de formation régionale des formateurs dans le domaine du dépistage et de lutte contre les criquets pèlerins a débuté ses travaux, samedi à Tripoli, avec la participation d'une quinzaine de délégués venus du Maroc, d'Algérie, Tunisie de et du Soudan. Cet atelier est organisé par le Programme de lutte contre les criquets et les fléaux agricoles auprès du comité populaire général libyen de l'Agriculture et de la Richesse animale, en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Plusieurs experts en la matière des pays de l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) participent à cette session qui se poursuivra jusqu'au 23 juillet en cours dans la capitale libyenne, à travers des conférences théoriques et pratiques centrées, entre autres, sur le comportement des criquets, le dépistage des infestations et la circulation des informations, la prévision en la matière et les techniques de lutte contre le fléau. La présence d'experts algériens est fortement appréciée, explique-t-on, de par leur expérience acquise sur le terrain. L'Algérie a mené des opérations de lutte de grande envergure contre le criquet pèlerin en 2004-2005. Elle a mis en place un dispositif de lutte et de veille qui a démontré son efficacité. D'ailleurs, le dispositif de veille n'a jamais cessé d'être opérationnel même durant les périodes où le risque d'invasion était écarté. “ Nous restons vigilants par rapport à la question acridienne et nous sommes prêts à intervenir à tout moment ”, avait déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural il y a deux mois. Saïd Barkat a affirmé également que l'Algérie est capable de traiter 600 mille hectares de terres infestées chaque jour. Par ailleurs, les wilayas du sud de l'Algérie restent les plus exposées au fléau. Elles se trouvent actuellement en état d'alerte décrété directement après que des nuées de criquets été signalées en Mauritanie et sur les zones de transit à Tindouf. Aujourd'hui, c'est du côté de l'Est que la menace est réelle. Quoi qu'il en soit, la vigilance reste de mise. Des opérations de lutte ont déjà eu lieu dans certaines zones infestées par des larves. L'Algérie s'est dite également prête à aider les pays voisins qui souffrent de ce phénomène, c'est aussi un meilleur moyen pour diminuer la menace qui pèse sur elle. Par ailleurs, si les essaims ne sont pas traités sur la côte de la mer Rouge, ils pourraient migrer vers les zones cultivées du delta du Tokar, sur le littoral soudanais et vers les hautes terres de l'Erythrée où il sera difficile de les empêcher de ravager les cultures et les pâturages, a averti la FAO. Une fois que les criquets pèlerins auront envahi les hautes terres, il existe un léger risque que quelques essaims migrent vers les zones de reproduction estivale à l'intérieur du Soudan avant le début de la saison des pluies. Dans ce cas, ils pourraient poursuivre leur déplacement vers l'ouest, à la recherche de conditions écologiques favorables au Tchad, au Niger et au Mali, selon un expert de la FAO. Cela augmente le risque d'infestation au sud de l'Algérie. Néanmoins, l'Algérie affirme avoir pris les dispositions nécessaires afin de faire face à d'éventuelles invasions. Pour revenir à l'atelier régional organisé en Libye, il s'agit essentiellement d'une session de formation qui entre dans le cadre du programme de lutte contre les criquets pèlerins dans la zone ouest qui comprend donc la Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Soudan et le Burkina Faso. L'objectif est de consolider les capacités et la formation des cadres capables de former à leur tour le personnel nécessaire dans ce domaine.