Constat Les banques sous-estiment le secteur de l?agriculture, alors qu?elles bénéficieront d?un taux d?intérêt soutenu par l?Etat. C?est ce qu?a déclaré, en substance, Saïd Barkat, ministre de l?Agriculture, lors de la conférence de presse tenue, hier, pour l?évaluation de l?état de mise en ?uvre du Plan national de développement agricole et rural (Pndar). Selon M. Barkat, le retard que connaît le secteur de l?agriculture est dû au manque d?argent. Autrement dit, les banques ne font pas confiance à l?activité agricole. «Sur 7 000 exploitations ayant bénéficié de soutien, 1 000 sont déjà bancables. Je ne vois pas pourquoi les banques ne s?intéressent pas à ce créneau», s?est-il interrogé. D?après le premier responsable de l?Agriculture, les banques n?ont rien à perdre, mais tout à gagner d?autant que l?Etat va continuer à soutenir ces exploitations en assurant une part du taux d?intérêts. En outre, les banques n?ont rien à craindre du moment qu?il y a une production agricole. En clair, l?agriculture est une activité économique rentable comme les autres activités économiques. Alors, les banques devraient accompagner les agriculteurs en leur accordant des crédits bancaires afin qu?ils puissent produire davantage. «Je ne vois pas pourquoi les banques gardent l?argent dans leurs caisses alors que les producteurs (agriculteurs) en ont tellement besoin», ironise M. Barkat qui fait remarquer que l?on préfère faire bénéficier d?autres secteurs présentant moins de garanties alors que concernant l?agriculture, le banquier n?a même pas besoin d?hypothèque, car la garantie de la production est rassurante en elle-même. En outre, M. Barkat a relevé avec regret l?insuffisance de production du lait. «La facture du lait me fait mal. On débourse de 500 à 600 millions de dollars pour l?importation du lait en poudre», a indiqué le ministre de l?Agriculture, alors que l?Algérie dispose de beaucoup de potentialités pour le produire localement. Désormais, le lait doit se faire ici. Pour cela, «nous sommes en train d?encourager nos jeunes vétérinaires à faire la collecte de génisses pleines. Actuellement, nous sommes presque à 36 958 génisses pleines certifiées, saines et contrôlées. Donc, notre cheptel est en train de se reconstituer», a indiqué le conférencier. D?ailleurs, les sous-produits de lait ont commencé à être exportés. «Je crois que quelque 540 tonnes ont été exportées vers les pays voisins et même certains pays d?Europe sont disposés à prendre la production algérienne», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre a appelé les agriculteurs à contracter des assurances : «Nous le leur demandons avec beaucoup d?insistance surtout ceux ayant bénéficié du soutien de l?Etat car, en cas de calamité naturelle, seuls les assurés seront pris en charge.»