La période faste des GIA s'est achevée à la fin de l'année 1997. Depuis 1998, c'est le Gspc qui s'affirme en tant qu'organisation terroriste hégémonique et la plus imposante au niveau national. Les GIA éclatent en une multitude de groupes plus au moins autonomes; l'AIS et la Lidd s'autodissolvent; le MEI et le Fida meurent avec leurs leaders. On avait failli oublier les GIA... Pourtant, depuis le début de l'année 2001, les GIA reviennent en force, de manière aussi spectaculaire que sanglante. Qu'on en juge: 1000 assassinats dénombrés depuis le début de l'année en cours, et près de 300 depuis le début de l'été, certains aux portes d'Alger, jusqu'à la veille de la tenue du Festival mondial de la jeunesse, le 8 août dernier. Puis une brusque transposition des massacres de Tipasa, Blida et Médéa vers Chlef, Relizane et surtout Mascara. Le pic semble avoir atteint, ces derniers jours, en matière de terrorisme, le summum de l'horreur, dans la région de Mascara. Trois carnages en moins de dix jours, près de 50 morts, des corps carbonisés, des voitures calcinées, des enfants achevés à la hache, à la hâte, des filles enlevées et une psychose qui s'installe hors des agglomérations dès dix-neuf heures. C'est la deuxième fitna des groupes armés. Par-delà les spéculations sur les tueurs, les tueries et les tués, ou sur les horaires à respecter ou les routes à ne pas emprunter, il y a un problème de fond qui se pose, ya djmaâ! Il y a urgence à protéger ces populations livrées au couteau, à la machette ou aux balles des terroristes. L'Etat est responsable de la protection des personnes et il doit les protéger. Impérativement. Quoi qu'il lui en coûte. On peut, à la limite, disserter sur l'absence de l'Etat dans les APC, les APW et les administrations livrées aux responsables véreux et cupides, ou à la loi implacable de la «tchipa». Mais il n'y a rien à dire au sujet des petites gens qui se font tuer quotidiennement au détour d'un village, à la lisière d'un bois. Que fait l'Etat? Où est l'Etat? Il y a urgence, et il faut que l'on réagisse au plus vite, avant que le décompte macabre ne s'allonge davantage.