Ségolène Royal, portée d'abord aux nues par les sondages, a vite fait de commettre quelques faux pas. Aujourd'hui, les militants du Parti socialiste voteront pour désigner celui ou celle qui portera leurs couleurs à l'élection présidentielle de 2007. Pour l'instant, Ségolène Royal est donnée favorite, mais les surprises ne sont pas à exclure car Dominique Strauss-Kahn est remonté dans les sondages grâce à sa prestation lors des débats télévisés ou au sein du parti. Laurent Fabius n'a pas beaucoup évolué mais ses partisans ne désespèrent pas d'un «sursaut» des militants. Les deux espèrent provoquer un second tour du vote des militants lequel, au pire des cas, leur donnera la seconde place. Ces derniers jours, la bataille pour l'investiture a été particulièrement rude. Evidemment, chacun se plait à dire que rien n'est joué, minimisant ainsi les sondages et la cote de l'adversaire. Ségolène Royal, portée d'abord aux nues par les sondages, a vite fait de commettre quelques faux pas récupérés aussitôt par ses challengers. Le 26 octobre dernier, au Zenith, elle doit parler sous les sifflets dans une ambiance électrique. Ses partisans accusent les partisans de Strauss-Kahn d'être derrière ce chahut. Récemment, c'est une vidéo où elle s'en prend aux enseignants qui a circulé provoquant, comme attendu, une vive réaction du monde de l'éducation. Même si elle n'a pas toujours été brillante lors des débats publics, elle ne s'est pas effondrée et reste au coude-à- coude avec Sarkozy dans les sondages. Au grand dam des deux «camarades», elle a obtenu le précieux ralliement de Jack Lang qui espère être ministre des Affaires étrangères en cas de victoire, et quelques autres éléphants du PS, Jean-Pierre Chevènement, candidat lui aussi a annoncé qu'il la soutiendrait. Le programme de Ségolène a, il est vrai, surpris et parfois choqué plus d'un, à gauche. Encadrement militaire pour les jeunes délinquants, 35 heures, démocratie participative, modification de la carte scolaire et jurys populaires autant de pavés dans la mare socialiste. Des idées qui ont aussi permis à Strauss-Kahn d'avancer ses pions et de tenter d'enfiler le costume d'homme d'Etat.Depuis le débat télévisé sur l'économie et le social qu'il a dominé face à une Royal plutôt terne, Strauss-Kahn a le vent en poupe. Laurent Fabius, lui, peine dans les sondages, même si ses adeptes le présentent comme celui qui incarne les vraies valeurs de la gauche. Il vient de mettre en ligne une lettre aux militants pour leur dire «ne vous demandez pas ce que les autres vont voter mais ce que vous souhaitez pour vous-mêmes et pour votre pays et pour la gauche» explique-t-il. Cela sera-t-il suffisant pour qu'il soit leur candidat? Une question que les états-majors des trois candidats se poseront jusqu'à ce soir.