Selon lui, dans les conditions qui prévalent, le professionnalisme est une utopie. L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Aziz Derouaz a établi un constat critique sur le sport algérien. Et on peut dire que le technicien algérien n'a pas mâché ses mots pour parler des raisons qui ont fait régresser ce secteur sensible. Il relèvera en premier lieu, la marginalisation des compétences nationales. Comment peut-on évoluer sans la contribution des professionnels?, s'interroge-t-il en affirmant que tous les professionnels ont été complètement écartés de la scène sportive. «Le sport algérien, qui traverse une période cruciale, a besoin du soutien de compétences honnêtes, surtout qu'il est un secteur vital qui nécessite une mobilisation générale», a-t-il affirmé. L'ex-MJS a trop tartiné là-dessus en avouant qu'il y a beaucoup de corrupteurs autour de la tutelle...Il évoquera dans ce passage, d'une manière brève, les différents scandales qui ont secoué la scène sportive. Toujours dans le même registre, M.Derouaz a estimé que «le sport algérien a un besoin urgent de clarifier les choses, notamment au niveau de la gestion, du financement et la prise en charge des salaires des athlètes et de l'encadrement technique et autres». La gestion rigoureuse, suggère-t-il, est seule à même de rétablir la situation, à condition de compter sur les bonnes intentions. Il précisera toutefois, que la crise que connaît le sport algérien ne date pas d'aujourd'hui, mais c'est la somme d'une accumulation d'erreurs dont nous payons aujourd'hui les conséquences. Ce dernier a tiré la sonnette d'alarme en déclarant: «Il est temps de normaliser les choses, sans bruit ni trompette, et d'appeler les choses par leurs noms, car il n'y a pas de honte à déclarer les gains des sportifs d'élite qui méritent d'obtenir des salaires conséquents». L'invité du forum n'a pas omis de parler du manque de chaînes télévisées. «On a pas offert beaucoup de moyens pour médiatiser le sport et l'évoluer», reconnaît-il. L'ex-ministre reste convaincu qu'avec une seule chaîne télévisée, le sport ne pourra jamais évoluer. Il rappellera que les médias lourds jouent un rôle considérable dans le développement de l'activité et la carrière des joueurs. Comme ils permettront le développement des actions de sponsoring. Il avoue aussi, que c'est grâce au sponsoring que le sport algérien continue de survivre. Même si l'Etat ne ménage pas ses moyens, il n'en demeure pas moins, qu'ils restent insuffisants par rapport aux besoins de financement. Concernant l'idée d'organiser des assises relatives à l'évaluation du mouvement sportif national, l'ancien ministre est favorable à l'idée en insistant sur le dialogue objectif. Concernant la récente suspension de la Fédération algérienne d'athlétisme par l'IAAF, l'ex ministre s'est contenté de dire «nous sommes tous désolés d'en être arrivé là. Maintenant, on saura que l'Algérie se doit de se plier à la réglementation sportive internationale». Dans le même contexte, Aziz Derouaz a également estimé, que le dialogue était la meilleure façon d'éviter tous ces problèmes. Il a donné, pour cela, un exemple frappant concernant la FAF, laquelle, en 1999, avait failli être suspendue par la FIFA pour cette même histoire de statuts et de décrets. «Lorsque j'étais ministre de la Jeunesse et des Sports en 1999, j'avais eu deux réunions avec le président de la FIFA car je savais très bien que c'était incontournable On avait fini par trouver un terrain d'entente. D'ailleurs, la FAF n'a jamais été suspendue» a-t-il déclaré. Concernant son domaine fétiche, à savoir le handball, M.Derouaz a jugé utile de fustiger certains responsables de la petite balle algérienne, qui ont tout fait pour l'éloigner de son sport préféré. «Oui, je le confirme, certaines personnes malintentionnées ont fait l'impossible pour me garder à l'écart» a déclaré M.Derouaz. Celui-ci, a toutefois confirmé, qu'il sera toujours à la disposition du sport algérien en général en précisant, qu'il est toujours intéressé par le poste de président de la Fédération internationale de handball.