La décision du ministre ne répond à aucune logique. M.Aziz Derouaz ne sera pas le directeur technique du handball algérien. C'est le ministre de la Jeunesse et des Sports, en personne, M.Yahia Guidoum, qui l'a annoncé indiquant que c'était lui-même qui a refusé cette nomination que lui avait soumise la Fédération algérienne de handball. Le ministre a justifié son refus en arguant du fait que l'intéressé «avait occupé, auparavant, des fonctions supérieures dans le secteur de la jeunesse et des sports». Il y a de quoi se montrer abasourdi par une telle sortie médiatique du ministre (il s'exprimait ainsi à des journalistes en marge de la réunion qu'il a tenue samedi matin avec les responsables des fédérations sportives), surtout par l'argument qu'il revendique pour justifier sa décision de ne pas répondre favorablement à la demande de la Fahb. Aziz Derouaz a occupé des fonctions supérieures dans le secteur de la jeunesse et des sports dont il a été le ministre de juin 1997 à septembre 1999. Cela lui interdirait-il de reprendre du service au niveau de la discipline dont il est un acteur incontournable? Absolument pas. Nous ne croyons pas qu'il y ait un texte en Algérie où il est dit qu'un ex-ministre n'a pas le droit d'exercer dans le secteur dont il a été le premier responsable. Si c'était le cas, l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, chirurgien de métier, ne serait jamais retourné à l'hôpital pour y exercer, puisqu'il a été ministre de la Santé. Dans n'importe quel pays, il est normal que l'on fasse appel à toutes les compétences d'un secteur donné pour insuffler à celui-ci une nouvelle énergie. Même en étant ministre de la Jeunesse et des Sports, Aziz Derouaz n'avait jamais renié son appartenance à la famille du handball algérien. Aujourd'hui qu'il est libre, peut-on lui tourner le dos sous prétexte qu'il a «occupé des fonctions supérieures dans le secteur»? C'est rendre un très mauvais service au handball algérien que d'agir de la sorte. La décision de Yahia Guidoum est d'autant moins compréhensible qu'il a lui-même fustigé tous ceux qui marginalisent les compétences dans le sport. Or, Aziz Derouaz fait partie des gens que l'on a mis de côté dans le handball algérien avec le triste résultat que l'on connaît, à savoir que cette discipline qui dominait le handball africain doit, en ce moment, occuper le 5e rang continental et n'arrive plus à se qualifier pour un Mondial. On était, donc, en droit d'attendre du ministre de la Jeunesse et des Sports qu'il tende la perche à l'intéressé pour qu'il s'implique dans le processus de refonte de la discipline. Dans le contexte actuel du sport algérien, en particulier du handball, on n'a pas le droit de laisser en rade celui qui demeure à ce jour l'entraîneur qui a obtenu les plus grands succès avec l'équipe nationale, quelqu'un dont une variante tactique porte le nom. Nous n'affirmons pas que Aziz Derouaz est celui qui peut sauver le handball algérien mais dans la discipline, il fait partie de ceux, qui comme un Saïd Bouamra, un Mohamed Tahmi, un Djafar Yefsah et plein d'autres experts qui ont eu à diriger la discipline et dont on ne peut se passer de leurs services. Ils ont des idées qui méritent le débat et sans une telle ouverture d'esprit, il n'est nul salut pour le handball.