Les Palestiniens semblent avoir trouvé une méthode efficace pour empêcher les bombardements israéliens. La situation demeurait hier très préoccupante dans les territoires palestiniens occupés où l'armée israélienne poursuit ses exactions et ses destructions. Pour parer aux destructions de leurs maisons, les Palestiniens ont trouvé une nouvelle parade pour préserver leurs biens en formant des boucliers humains autour des maisons menacées de dévastation. Cela a été le cas, notamment, samedi à Jabalyia et hier à Beit Lahiya, deux localités du nord de la bande de Ghaza. Pendant ce temps, les discussions pour la formation d'un gouvernement d'union nationale se poursuivaient entre le président Mahmoud Abbas et les principaux responsables du Hamas, dont le candidat pressenti au poste de Premier ministre, l'universitaire Mohammed Chbeir. Des centaines de Palestiniens, une foule évaluée entre 200 et 300 personnes, ont formé, samedi, un bouclier de leur corps autour de la maison d'un chef de la résistance palestinienne, Wael Baroud, menacée de destruction par l'armée israélienne. Comme à son habitude, l'armée israélienne a téléphoné à la famille Baroud, habitant un camp de réfugiés à Jabaliya, lui ordonnant de quitter immédiatement son domicile pour permettre à l'armée de détruire le logement. Mais contrairement à l'habitude, la famille et de nombreux voisins ont décidé de protéger cette maison en lui faisant un bouclier protecteur de leurs corps, contraignant, par cette action héroïque, Tsahal à renoncer à son criminel projet. La même chose s'est répétée hier quand l'armée a informé la famille du militant palestinien, Wael Radjab, habitant Beit Lahiya, de la destruction imminente du logement et la sommant de quitter sans délai la maison. Immédiatement, la famille de Wael Radjab a ameuté parents et voaaisins (ils étaient près de 300 à s'être rassemblés et à avoir répondu à l'appel) qui ont accouru pour former, autour de la maison, un bouclier humain empêchant l'armée israélienne de bombarder le logement pris dans le collimateur de l'armée israélienne. Les Palestiniens qui n'ont aucun moyen de répondre aux destructions par l'armée israélienne de leurs biens -des centaines de maisons ont été ainsi détruites au long de ces derniers mois et aussi les champs agricoles et les plans d'oliviers- semblent avoir trouvé une méthode efficace pour tenir en échec l'armée israélienne, à moins que celle-ci ne franchisse le pas du génocide collectif comme elle le fit, notamment à Jenine en 2002, ces dernières années. Les crimes de guerre commis par l'armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés ne se comptent plus dont le dernier en date eut lieu à Beit Hanoun où 19 personnes, majoritairement des femmes et des enfants ont été tués lors du bombardement d'une maison d'un chef de la résistance palestinienne le 8 novembre dernier. Madame Louise Arbour, Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, qui se trouve à Ghaza depuis dimanche, n'a pas manqué de dénoncer hier les violations du droit humanitaire dans les territoires palestiniens en se rendant à Beit Hanoun, site d'une offensive meurtrière de l'armée israélienne. «Les violations des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens sont intolérables», a déclaré Mme Arbour à Beit Hanoun, la ville martyre du Nord de la bande de Ghaza où quelque 80 Palestiniens ont étés tués depuis le début novembre par l'armée israélienne. «Il est clair que les civils sont extrêmement vulnérables» à encore dit Mme Arbour. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a voté mercredi une résolution appelant à l'envoi d'une mission d'enquête dans la bande de Ghaza et a condamné les violations des droits de l'Homme commises par Israël dans les territoires palestiniens, rappelle-t-on. Il en a été de même de l'Assemblée générale de l'ONU qui a condamné vendredi à une écrasante majorité (156 voix pour, 7 contre et six abstentions) les opérations d'Israël à Ghaza demandant à l'Etat hébreu de cesser ses offensives contre la population civile palestinienne. Par ailleurs, les discussions pour la formation d'un cabinet d'union nationale se poursuivaient toujours hier à Ghaza entre le président Mahmoud Abbas, le Premier ministre, Ismaïl Haniyeh et Mohammed Chbeir, probable successeur de M.Haniyeh à la tête du gouvernement. Toutefois, ces trois hommes se sont refusé hier à toute déclaration, alors que des personnes proches du Hamas et du Fatah, déclaraient hier que des progrès ont été réalisés sans que soit, pour autant, précisé le contenu de ces discussions non-stop et la nature des progrès faits par les trois hommes. Nabil Abou Roudeina, conseiller du président Abbas a, pour sa part, indiqué que les débats tournent autour de «tous les détails liés au gouvernement d'union nationale», ajoutant toutefois que «les choses avancent, nous sommes dans la bonne direction et prêts de parvenir à un accord».