Les personnes impliquées dans le terrorisme ne peuvent plus exercer d'activité politique. Pas de politique. Pas de parti. Pas d'élection. Inéligibles. La décision est irrévocable. Besoin de rupture, s'entend. Point de versatilité. Abdelaziz Belkhadem persiste et signe. Les personnes impliquées dans la tragédie nationale sont exclues de la vie politique. Questionné sur l'étendue de la réconciliation nationale, en marge du 10e Congrès des hommes d'affaires arabes, le chef du gouvernement, a réaffirmé, dimanche à Alger que les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme et ayant bénéficié des mesures prises dans le cadre de la réconciliation nationale ne pourront désormais plus jamais exercer d'activité politique. Une autre mise au point, de plus, même de trop. Le dossier est ainsi clos. Abdelaziz Belkhadem s'est appuyé sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale pour souligner que cette mesure «adoptée par le peuple algérien par voie de référendum du 29 septembre 2005», était «irrévocable». En clair, il n'y aura pas ni FIS bis, ni retour aux années quatre-vingt-dix. En outre, l'idée lancée par Rabah Kebir de créer un parti, tourne ainsi au vinaigre. Par cette mise au point, Belkhadem reprend à son compte les déclarations de Nouredine Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui, interrogé sur la volonté de certains responsables du parti dissous de se présenter aux prochaines élections, rappelait, récemment, «la Charte est claire. Elle dit que les responsables de la tragédie nationale sont exclus de la vie politique» et d'affirmer: «Il y a une loi et le rôle du gouvernement et des autorités est de l'appliquer.» Clair, net et précis. Comme quoi, on ne badine pas avec la loi ni avec la volonté populaire. Sur le même registre, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, membre de l'Alliance présidentielle, avait, lors d'une rencontre avec les militants du parti à Boumerdès, clamé: «Rabah Kebir ne créera pas un parti politique». Ces déclarations des différents acteurs politiques témoignent une certaine concordance dans le traitement du dossier de l'islamisme radical en haut lieu. Dans la même optique, ces déclarations mettent fin définitivement aux aspirations des islamistes, à l'instar de Rabah Kebir ou de Madani Mazreg qui affirmait que «les anciens de l'ex-FIS vont se présenter aux prochaines élections sous les couleurs d'un autre parti». Cependant, et sur un autre plan, Belkhadem, prochaines échéances électorales obligent, a tenu à souligner: «Cela ne veut pas dire, exclusion de la pensée islamiste de la vie politique». Pour preuve, Abdelaziz Belkhadem rappelle la présence du Mouvement de la société pour la paix (MSP) au sein de l'Alliance présidentielle composant le gouvernement et de relever la présence d'un parti de l'opposition au Parlement. «Ceci dit, le peuple algérien est un peuple musulman et toute idée émanant de lui ne peut remettre en cause son identité profonde», a conclu M.Belkhadem. Pour une fois, des politiques font leur un Hadith du Prophète Mohammad (Qsssl): «Rien n'est plus méprisable que celui qui sait et ne dit pas, si ce n'est celui qui dit et ne fait pas.»