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Belkhadem : “Pas d'élection présidentielle anticipée”
Conférence de presse du chef de gouvernement
Publié dans Liberté le 23 - 12 - 2006

Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et également Chef du gouvernement, exclut la tenue d'une élection présidentielle anticipée.
S'exprimant, jeudi dernier, lors d'un point de presse, tenu en marge d'une rencontre de formation des cadres féminins des mouhafadhate d'Alger, organisée au siège national du FLN à Hydra, Belkhadem a expliqué que “le président de la République n'a pas parlé d'élection présidentielle anticipée lors de son dernier discours au Palais des nations”. “Il a seulement supposé l'organisation d'élections anticipées en se référant à un certain nombre d'indices bien précis, mais il n'a pas appelé à leurs tenues”, tente de rectifier le Chef du gouvernement tout en faisant remarquer que “c'est là où réside toute la différence dans le propos du président de la République en ce sens où il ne s'agit que d'une supposition et non pas une invitation à la tenue de cette élection”, note-t-il. “Cette interprétation des propos du Président est donc fausse”, dit-il. Et de trancher : “Cette élection anticipée n'est absolument pas à l'ordre du jour !” Relancé sur cette question en invoquant les informations de certains milieux avançant la tenue d'une élection présidentielle anticipée, Belkhadem fera observer que “ces milieux sont souverains dans leurs opinions, mais je n'ai pas à débattre leurs dires”.
“Le Président n'a pas ciblé Soltani”
Sollicité pour réagir aux propos tenus par le chef de l'Etat en direction d' Abou Djerra Soltani, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) sur des dossiers de corruption, Belkhadem a expliqué que “le Président n'a pas adressé son discours précisément à Soltani”. “Je n'ai à aucun moment entendu le Président citer le nom de Abou Djerra”, dit-il, expliquant que “le Président s'est adressé à tous les citoyens en leur demandant s'ils ont des dossiers sur la corruption”. Aux yeux du Chef du gouvernement, “il ne s'agit pas d'un face-à-face président-Soltani, et ce n'est pas l'affaire d'une personne”, arguant que “si on simplifie les choses ainsi, cela voudrait dire que si la personne en question (Soltani) n'a pas de dossiers, on clôt le sujet !” “Or les paroles du Président ne sont pas protocolaires et sont adressées à tout le monde”, relève-t-il. À ce propos, le Chef du gouvernement appellera l'ensemble des institutions de l'Etat à “s'engager dans la lutte contre la corruption”. Il précisera dans ce cadre que la lutte contre ce fléau n'est pas seulement “l'affaire du gouvernement”. De son point de vue, cette lutte contre la corruption “doit intervenir dans le cadre des lois de la République”, en ce sens que “l'accusation de corruption doit s'accompagner d'une présentation de preuves”. Evoquant toutefois, des cas de corruption en l'absence de preuves tangibles, l'intervenant indiquera qu'il “appartient à la justice de faire ses investigations avant que la loi ne soit appliquée”.
La revendication d'un gouvernement neutre, garantie de la transparence des prochaines élections législatives et locales, exprimée par Abou Djerra Soltani, récemment, n'a pas manqué de faire réagir Belkhadem. Il dira à ce sujet et en réponse à une question : “En tant que gouvernement, nous ne voyons aucune objection à la participation de toutes les personnes et de tous les partis politiques à la supervision du déroulement du scrutin du début à la fin.” Aussi, explique-t-il, qu'un changement ou un simple remaniement gouvernemental “est du seul ressort du président de la République” qui, dit-il, peut remanier “partiellement ou totalement l'équipe gouvernementale avant, pendant ou après les élections”. Interrogé sur l'incohérence et le manque de cohésion de l'équipe gouvernementale actuelle, Belkhadem a répondu par une question : “Quelle est l'instance qui juge de l'efficience d'une équipe gouvernementale ? S'agit-il de l'opinion générale ou de celle de partis politique ?” se demande-t-il avant de préciser qu'“il est facile de parler au nom de la collectivité nationale”.
À une question sur le dossier des “faux moudjahidine”, le leader de la formation majoritaire recommandera de “laisser les parties compétentes jeter la lumière sur cette affaire dans le cadre de la commission de reconnaissance de l'affiliation à l'Armée de libération nationale et du ministère des Moudjahidine et des services d'investigation”.
Par ailleurs, et sur la question des statuts particuliers, le Chef du gouvernement annoncera le règlement prochain de plusieurs statuts, notamment ceux “des fonctionnaires de l'Etat et de l'enseignant où l'enseignant verra non seulement sa situation sociale revalorisée mais également sa place reconsidérée”.
“Nous avons l'ambition de rafler la majorité au Sénat”
Le patron du FLN s'est voulu intransigeant sur l'issue du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation (Sénat) programmé pour jeudi prochain. “Le FLN est le parti de la majorité et à ce titre-là, nous avons l'ambition de rafler la majorité des sièges au Sénat”, a-t-il indiqué, lors de son discours d'ouverture à la rencontre de formation des femmes cadres de la capitale de son parti. Devant les membres du comité exécutif (Saïd Bouhedja, Abdelkrim Abada, Abdelkader Bounekraf…), des parlementaires ainsi que des invités à l'image de la sénatrice du tiers présidentiel Zohra Drif, Belkhadem affirmera que “le FLN devrait s'imposer lors de ces élections sénatoriales en tant que première force politique à travers non seulement le nombre, mais également la qualité de ses élus”. Belkhadem a appelé les militants et militantes de son parti à “se mobiliser en faveur du candidat du parti lors de l'échéance du Conseil de la nation”. Ainsi, a-t-il dit, “nous nous habituerons à l'action en faveur du parti et à la culture de la solidarité, afin de faire aboutir le programme du parti du Front de libération nationale (FLN)”. Pour Belkhadem, il ne s'agit nullement de “sanctionner les personnes qui se rebellent contre la volonté du parti, mais de les habituer à la discipline”. “Nous ne pouvons tolérer une candidature contre la volonté des militants”, a ajouté le premier responsable du FLN, précisant qu'auquel cas “les voix du parti seront éparpillées”.
Une instruction a été élaborée, dans ce sens, a-t-il noté, en vertu de laquelle “toute personne qui ne respecte pas les règles répondra devant la commission de discipline”. Il indiquera que le parti veut que le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la nation soit “une étape plus élaborée dans le traitement des modes de candidature dans le but d'œuvrer au succès des candidats et candidates du parti”.
“Le système des quotas est une diminution des capacités de la femme”
Devant les femmes de son parti, Belkhadem s'est dit favorable au “système de quotas”, estimant qu'il s'agit “d'un mal nécessaire” pour permettre aux femmes d'occuper des postes de décision. Il expliquera, cependant, que “les quotas de mon point de vue représentent une diminution des capacités de la femme !” “Je ne crois pas qu'on puisse valoriser la femme en optant pour ce choix parce qu'à mon avis, il faut que la femme s'impose par ses compétences et ses aptitudes et non pas par son genre !” “Au FLN, nous travaillons à faire émerger des femmes comme en imposant des femmes dans les bureaux des mouhafadhate, lors de leur renouvellement et également en trouvant une façon de permettre à des femmes d'émerger lors des primaires pour les sénatoriales.”
La non-émergence des femmes dans les postes de décision tient plus des “pesanteurs que des modes électoraux”, explique le patron du FLN notant la nécessité de “tenir compte de ses pesanteurs au risque de faire perdre au parti la possibilité de perdre des sièges”.
NADIA MELLAL


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