La demande exprimée en matière de logement, toutes formules confondues, connaît une croissance vertigineuse et les programmes de réalisation inscrits au cours de ces dernières années n'arrivent même pas à juguler le 1/10 des besoins. Cela est dû au retard accusé dans la concrétisation des programmes et des projets de construction d'habitat. Lors des travaux de la dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) qui se sont achevés avant-hier, les élus se sont intéressés de près au dossier du logement social participatif (LSP) dont les programmes connaissent, faut-il le souligner, un retard considérable en ce qui concerne la réalisation. En effet, la masse globale des logements programmés dans le cadre de cette formule et cédés à des entreprises réalisatrices relevant des deux secteurs, public et privé, dépasse 8000 unités. Néanmoins, depuis le lancement de cette formule LSP, dans la wilaya de Bouira, le nombre de logements réalisés ou en cours d'achèvement ne dépasse pas les 1400 unités. En guise d'illustration, il y a lieu de citer le cas de la cité des 122 logements LSP dont le promoteur est l'Opgi de Bouira. Le projet en question, qui avait démarré en 2001, concerne la construction de 122 logements réalisables en 18 mois. On est en 2006, les immeubles ne sont pas entièrement finis et les postulants attendent toujours d'être logés. Au lancement du projet, la quote-part revenant au bénéficiaire était évaluée à 57 millions de centimes dont une vingtaine a été versée au tout début. Au fil des ans et à la suite des arrêts répétés qu' à connus le projet, il a été demandé aux souscripteurs d'ajouter huit autres millions, cela sans justificatif. Aujourd'hui, les 122 logements sont loin d'êtres achevés car 23 d'entre eux sont toujours en cours de construction et sur le site, il n'y a ni VRD ni électricité. A ce propos, et contrairement aux habitudes des représentants de l'administration, la secrétaire générale de la wilaya qui assistait aux travaux de l'APW n'a pas manqué de dire certaines vérités sur le dossier en question. «Dans son ensemble, le LSP est mal compris et ses règles sont mal interprétées à Bouira», dira en substance la secrétaire. Celle-ci révèlera que les fiches techniques accompagnant les projets ne sont malheureusement pas respectées par les promoteurs. Ces derniers et notamment les particuliers, se permettent de choisir eux-mêmes les sites pour leurs projets et décident pour le coût du logement comme ils l'entendent. Cela dit, l'intervenante s'est même demandée comment à Bouira un logement construit dans le cadre du LSP peut dépasser les 200 millions de centimes alors qu'il est destiné en priorité à des demandeurs issus de la classe moyenne.