Le gouvernement français ose une provocation de plus à l'endroit de la légalité internationale. La visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati à Dakhla, au Sahara occidental, contredit tous les usages diplomatiques en vigueur. L'Algérie, à travers son ministère des Affaires étrangères, qualifie ce précédent dans les annales de la question sahraouie de «gravité particulière». La visite «condamnable à plus d'un titre», estime un communiqué du département d'Ahmed Attaf, «traduit un mépris insigne de la légalité internationale». Cette attitude est d'autant plus problématique qu'elle émane d'un pays «membre permanent du Conseil de sécurité» et «aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara occidental», souligne la même source. Cela, tout en rappelant qu'«un processus de décolonisation reste inachevé et où l'exercice d'un droit à l'autodétermination demeure inaccompli». L'argumentaire d'Alger, conforme au droit international, en vigueur depuis la création de l'ONU, ne souffre d'aucune ambiguïté. Au contraire de la posture du régime de Paris qui rappelle un penchant coupable en faveur d'un régime colonialiste. Et lorsqu'on sait la couleur politique des partis français qui poussent à la reconnaissance de la prétendue marocanité du Sahara occidental, on peut deviner un agenda idéologique proche des thèses colonialistes. Une sorte d'alliance entre le Makhzen et l'extrême droite française. De fait, cette «visite malvenue du membre du gouvernement français renvoie l'image détestable d'une ancienne puissance coloniale solidaire d'une nouvelle», constate à juste titre le communiqué du MAE. L'Algérie retient également de cette démarche à contre-courant de la marche de l'Histoire une disqualification «du gouvernement français» qui «se disqualifie davantage et s'isole par rapport à l'action des Nations unies». Celle-ci, rappelle le MAE, vise «à hâter un règlement du conflit du Sahara occidental sur la base d'un strict respect de la légalité internationale», conclut le communiqué. La réaction algérienne se limite strictement à la manoeuvre de la droite dure et de l'extrême droite françaises qui entendent franchir une sorte de point de non-retour dans l'affirmation du fait colonial, même si ses animateurs savent l'impossibilité juridique et historique d'une telle issue au regard du parcours de l'humanité ces 80 dernières années. L'objectif de la Franco-Marocaine, Rachida Dati, et les forces qui la soutiennent n'est pas spécialement mu par une prétendue amitié entre les peuples français et marocain ou de défendre un droit fallacieux à occuper le Sahara occidental. Il y a également dans cette visite «symbolique» une intention de faire cesser un discours raisonnable français et algérien. La volonté du gouvernement Bayrou, sous emprise de l'extrême droite, est de renouer avec l'insulte et l'invective. La sortie de Dati cherche une nouvelle escalade dans la guerre politico-médiatique. Elle coïncide avec de graves accusations du ministre français de l'Intérieur qui entend sanctionner l'Algérie. La charge de ces deux ministres n'est pas due au hasard. L'extrême droite française veut ôter toute possibilité d'un rapprochement entre les peuples algérien et français. Cela passe par la diabolisation de l'Etat d'un côté, l'avancée dans le projet colonial marocain et ça finira par la diabolisation des Algériens. Louis Sarkozy est une parfaite illustration de ce dessein. Mais face au déferlement de haine, de procédés infâmes pour réduire de son importance aux yeux de la société politique, économique et civile française, l'Algérie demeure appréciée dans les milieux populaires. Les Algériens le savent et connaissent aussi la justesse de toutes les causes que leur pays défend. Et c'est grâce aux authentiques peuples algérien et français que l'Algérie reste droit dans ses bottes et rend les coups avec diplomatie et sérénité, en prenant garde de faire l'amalgame entre le Français et le colonialiste...