Et de deux ! Après la station de dessalement d'Oran, le président Abdelmadjid Tebboune a inauguré, hier, celle de Fouka. En se rendant dans cette ville de la wilaya de Tipasa, il marque une avancée supplémentaire vers la sécurité hydrique du pays. Cette mise en service est la deuxième des cinq grandes usines de dessalement qu'il avait décidées il y a deux ans pour pallier le stress hydrique qui frappe l'Algérie. En 2021, face aux effets du réchauffement climatique et à la raréfaction de l'eau à l'échelle mondiale, le chef de l'Etat a pris une décision stratégique : passer des eaux de surface aux ressources non conventionnelles. Dans l'urgence, quatre petites stations ont été construites en un temps record à Alger, Boumerdès et Tipasa, avec une capacité totale de 150000 m³/jour. Dans la continuité de cette politique, à l'occasion du 61e anniversaire de l'Indépendance et de la Jeunesse, Tebboune avait posé la première pierre de ces cinq grandes stations. Un véritable «travail d'Hercule» destiné à garantir aux Algériens un approvisionnement régulier en eau potable et à sécuriser leurs ressources hydriques. Il s'agit de celle d'Oran (Cap Blanc) et Fouka 2 (Tipasa), El Tarf (Koudiet Draouch), Béjaïa (Tighremt-Toudja), Boumerdès (Cap Djinet). En fin d'année dernière, il s'était engagé à ce que la station de Fouka soit opérationnelle avant la fin du mois de Ramadhan. Promesse tenue : ce week-end de février, il l'a inaugurée dans les délais annoncés. Comme les quatre autres usines de dessalement, cette station, supervisée par Algerian Energy Company (AEC), filiale de Sonatrach, affiche une capacité de production de 300 000 m³/jour, permettant d'alimenter près de 3 millions d'habitants. Cet exploit est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un projet 100% algérien, conçu et réalisé par des entreprises nationales, notamment AEC et Cosider Canalisation. Une réussite saluée par le président Tebboune, surtout que cette approche a permis d'économiser près d'un milliard de dollars sur la construction des cinq stations, tout en réduisant considérablement les délais de livraison. Mais au-delà de la seule production, ce programme revêt une dimension stratégique majeure. Il ambitionne de porter la part de l'eau dessalée dans l'approvisionnement national de 18% actuellement à 42%. Avec un investissement global de 2,4 milliards de dollars, la production d'eau potable issue du dessalement passera de 2,2 millions à 3,7 millions de m³/jour, couvrant les besoins de 15 millions de citoyens. Et ce n'est pas tout. À l'horizon 2025-2030, 7 nouvelles stations verront le jour à Tlemcen, Mostaganem, Tizi Ouzou (2 stations), Chlef, Jijel et Skikda, consolidant encore davantage la sécurité hydrique du pays. Avec plus d'une décennie de sécheresse, l'Algérie, comme le reste du Maghreb et du sud de la Méditerranée, est en première ligne face aux bouleversements climatiques. Ce phénomène, autrefois considéré comme passager, est désormais un défi permanent. Mais la vision du président Tebboune, qui a fait de la sécurité hydrique et alimentaire une priorité dès son arrivée au pouvoir en 2019, trouve aujourd'hui toute sa pertinence. Dès les premiers signes de fragilisation des réserves d'eau, il a amorcé un changement radical de stratégie, misant sur le dessalement pour compenser la baisse des niveaux des 81 barrages du pays. Grâce aux 2 148 km de côtes, de nombreuses unités de production d'eau potable ont vu le jour, dont la plus grande station de dessalement au monde, à Mers El Hadjadj (Oran), avec une capacité de 500000 m³/jour. L'Algérie dispose donc désormais de solutions durables pour atténuer la soif des citoyens. Une vision qui, aujourd'hui, fait toute la différence…