L'Organisation de la coopération islamique a formellement adopté, hier, le plan arabe pour la reconstruction de Ghaza, appelant la communauté internationale à le soutenir, en réponse au projet de Donald Trump de prendre le contrôle du territoire palestinien et d'en expulser ses habitants. Les ministres des Affaires étrangères des 57 membres de l'OCI étaient réunis depuis vendredi au siège de l'organisation à Jeddah en Arabie saoudite, pour examiner ce plan, approuvé par la Ligue arabe mardi au Caire. L'OCI, qui représente le monde musulman, a appelé «la communauté internationale et les institutions de financement internationales et régionales à apporter rapidement le soutien nécessaire à ce plan», ajoute le texte. Préparé par l'Egypte, le plan prévoit de reconstruire la bande de Ghaza, détruite par 15 mois d'agression sioniste barbare, sans déplacer ses 2,4 millions d'habitants. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, avait plus tôt dans la nuit annoncé l'adoption du plan égyptien «qui est maintenant devenu un plan arabo-islamique», des propos confirmés par son homologue soudanais. «C'est certainement une chose très positive», avait salué Abdelatty. Le président américain, Donald Trump, avait suscité un tollé international en proposant de déplacer les Palestiniens de Ghaza vers l'Egypte et la Jordanie voisines, pour faire du territoire la «Riviera du Moyen-Orient». Lors d'un sommet mardi au Caire, les dirigeants arabes ont également annoncé la création d'un fonds destiné à financer la reconstruction de Ghaza et ont exhorté la communauté internationale à le soutenir. «La prochaine étape consistera à faire de ce plan un plan international en le faisant adopter par l'Union européenne et par des parties internationales telles que le Japon, la Russie, la Chine et d'autres», a déclaré Abdelatty. «C'est ce que nous chercherons à obtenir et nous sommes en contact avec toutes les parties, y compris la partie américaine.» Le plan arabe avalisé par l'OCI met de facto à l'écart le Hamas et prévoit un retour de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le mouvement islamiste palestinien. Ce plan «ne répond pas aux attentes» de Washington, a déclaré jeudi le département d'Etat, l'envoyé de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, y voyant un «premier pas de bonne foi de la part des Egyptiens». L'OCI a également acté la réintégration dans l'organisation de la Syrie, suspendue en 2012.